Dans une interview accordée au journal français « Le Figaro », Wendie Renard, défenseure et capitaine de l’équipe nationale, exprime son opinion selon laquelle le football femmes français est en retard par rapport à ses homologues européens, et que certaines préoccupations d’il y a dix ans demeurent toujours pertinentes.
Âgée de 33 ans, Wendie Renard a participé à sa quatrième Coupe du Monde, cet été. Depuis ses débuts chez les professionnelles à Lyon en 2006, elle a observé l’évolution du football féminin, mais à son avis, pas à un rythme suffisamment rapide. « D’une manière générale, on parle encore de sujets qu’on évoquait déjà il y a dix ans, regrette-t-elle dans un entretien au journal français « Le Figaro ». On a des joueuses qui vont travailler la journée et s’entraînent le soir. Comment voulez-vous que cela fonctionne ? »
Pour la leader des bleues la France, un temps en avance, a pris du retard sur ses voisins. « Quand j’ai commencé en Ligue des champions, on revenait avec des scores ultra-favorables, parce que, physiquement, on était au-dessus, mieux structuré, raconte-t-elle. Aujourd’hui, en Espagne, en Italie ou en Angleterre, les championnats sont passés pros, et nous avons pris du retard. »
La hausse des dotations, la refonte du championnat de France et la mise en place de centres de formation, des mesures prises par la FFF, pourraient permettre de rattraper un peu ce retard.
« Je veux simplement la place que l’on mérite »
« Sur le terrain, avec un meilleur niveau de jeu, et en dehors, dans la qualité de retransmission, il faut donner beaucoup plus envie de nous regarder, résume Renard. J’attends de voir ce qu’il va se passer. Le football féminin n’est pas encore assez considéré. Il y a des efforts à faire de la part de tous: institutions, clubs, joueuses, sponsors et médias. »
Dans quinze ans, Wendie Renard espère donc que ces débats auront disparu. Ce qu’elle imagine ? « Des stades bien remplis, de grande qualité, des pelouses d’un autre état que certaines aujourd’hui et des retransmissions TV dignes des garçons. Je veux simplement la place que l’on mérite. On souhaite être respectée pour nos qualités et le spectacle que l’on produit sur le terrain. »
Il est possible que, de la même manière que cela se fait ailleurs en Europe, l’équipe des Bleues puisse finalement remplir les plus grands stades du pays. « Quand je vois la sélection anglaise remplir Wembley… Peut-être que le Stade de France est un peu grand pour l’équipe de France féminine (80 000 places), mais je rêve qu’on remplisse le Parc des Princes (45 000) ou le Groupama Stadium (stade de l’Olympique lyonnais de 59.000 places – ndlr), assure Renard. Et, surtout, que cela devienne normal. »
Kevin Negalo