William Lai est arrivé ce dimanche à New York, officiellement dans le cadre d’un « transit » avant de se rendre au Paraguay. Pour la Chine, il s’agit d’un prétexte à « exercer des activités politiques ». (Avec AFP).
La Chine a exprimé, ce dimanche, son « vif mécontentement » face à la visite aux Etats-Unis d’Amérique de William Lai, le vice-président taïwanais, connu pour ses positions indépendantistes. Ce « fauteur de troubles » cherche à « exercer des activités politiques aux Etats-Unis sous le prétexte d’un transit », a critiqué, ce dimanche, le ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué.
William Lai est arrivé dimanche à New York où il a été accueilli par une représentante de « l’Institut américain à Taïwan », l’organisme qui fait office d’ambassade états-unienne en l’absence de relations diplomatiques entre Washington et Taipei. La présidence taïwanaise a diffusé une vidéo de William Lai arrivant dans un hôtel new-yorkais, accueilli par des partisans de l’indépendance de Taïwan. Il a indiqué, dimanche, sur « X » (ex-Twitter) prévoir de rencontrer, lors de son étape californienne, la présidente de « l’Institut américain à Taïwan », Laura Rosenberger.
De leur côté, les autorités taïwanaises assurent que le vice-président doit simplement « transiter » par le sol états-unien avant de se rendre au Paraguay, l’un des treize pays à reconnaitre officiellement Taïwan.
La Chine, qui rappelle que Taïwan est bien, toujours, officiellement l’une de ses provinces, a réagi en promettant des « mesures fermes » face à cette visite. « La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militants pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux Etats-Unis », a indiqué dimanche un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
L’armée chinoise avait organisé, en avril dernier, des manœuvres de trois jours autour de Taïwan en réaction à une rencontre aux Etats-Unis d’Amérique entre le président de la Chambre aétats-unienne des représentants, Kevin McCarthy, et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.
Rapprochement avec les Etats-Unis d’Amérique
La Chine voit avec méfiance les rencontres, ces dernières années, entre des dirigeants taïwanais et des représentants de certains pays occidentaux, notamment des Etats-Unis d’Amérique, car elles confèrent une forme de légitimité aux autorités de l’île. Les Etats-Unis d’Amérique, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la République populaire de Chine en 1979, restent cependant l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.
Les relations Pékin-Taipei se sont envenimées en 2016 avec l’arrivée à la présidence de Tsai Ing-wen . Elle refuse, à l’inverse de son prédécesseur et comme l’exige Pékin, de considérer que l’île et la Chine continentale font partie d’une même entité « Chine ». Depuis, la Chine a accentué sa pression diplomatique et économique. Des avions militaires chinois font régulièrement des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.
Didier Maréchal