« L’appel du chancelier allemand Olaf Scholz à Varsovie pour clarifier les allégations concernant les visas pour immigrants constitue une tentative d’ingérence dans la campagne électorale polonaise », a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau.
La migration est devenue l’un des principaux thèmes de campagne à l’approche des élections très disputées du 15 octobre prochain. Le gouvernement a été accusé, ce mois-ci, par les partis d’opposition, d’être complice d’un système dans lequel les immigrants recevaient des visas polonais à un rythme accéléré, sans contrôles appropriés, après avoir payé des intermédiaires.
Samedi, le chancelier allemand Scholz a déclaré que la question nécessitait des éclaircissements et a suggéré que l’Allemagne pourrait prendre des mesures liées aux contrôles à la frontière avec la Pologne. « La compétence du chancelier allemand ne concerne clairement pas les procédures en cours en Pologne », a écrit, ce dimanche 24 septembre, au soir, le ministre des Affaires étrangères Rau sur le réseau social X. « Les déclarations à cet égard indiquent une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de l’État polonais et dans la campagne électorale en cours en Pologne », a-t-il déclaré.
Rau a appelé le chancelier allemand à « respecter la souveraineté de la Pologne et à s’abstenir de toute déclaration susceptible de nuire à nos relations mutuelles ». Auparavant, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, avait demandé des éclaircissements sur la question et appelé la Pologne à répondre aux allégations selon lesquelles pas moins de 350 000 immigrants auraient acheté des visas Schengen de l’UE dans les consulats polonais par des intermédiaires. Les visas Schengen permettent à leurs titulaires de voyager partout ailleurs dans l’UE.
Dans une lettre adressée au commissaire européen à la sécurité, le gouvernement polonais a déclaré qu’il s’agissait d’un « fait médiatique » exagéré destiné à le discréditer avant les élections.
Didier Maréchal