Les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté, mardi dernier, plusieurs anciens dirigeants séparatistes du Haut-Karabakh après avoir repris le contrôle de la région séparatiste peuplée d’Arméniens lors d’une opération militaire éclair le mois dernier, a annoncé une agence de presse azerbaïdjanaise.
Arayik Harutyunyan, qui dirigeait la région avant de démissionner début septembre, a été arrêté et transféré dans la capitale azerbaïdjanaise, a indiqué l’agence de presse APA. Arkadi Gukassian, qui a été président séparatiste de 1997 à 2007, et Bako Sahakyan, qui a occupé ce poste de 2007 à 2020, ont également été arrêtés mardi, ainsi que le président de l’assemblée législative séparatiste, Davit Ishkhanyan, a indiqué APA.
La vague d’arrestations intervient alors que les autorités azerbaïdjanaises s’empressent d’établir leur contrôle sur la région après une offensive éclair qui a déclenché un exode de plus de 100 000 personnes, soit plus de 80 % des résidents de souche arménienne. Alors que l’Azerbaïdjan s’est engagé à respecter les droits des Arméniens de souche, la plupart d’entre eux se sont précipités pour fuir la région, craignant des représailles après trois décennies de régime séparatiste.
Au cours d’une campagne de 24 heures qui a débuté le 19 septembre dernier, l’armée azerbaïdjanaise a mis en déroute les forces arméniennes de la région, sous-équipées, les forçant à capituler. Le gouvernement séparatiste a ensuite accepté de se dissoudre d’ici la fin de l’année, mais les autorités azerbaïdjanaises sont déjà aux commandes de la région.
Après six années de combats séparatistes qui ont pris fin en 1994, suite l’effondrement de l’Union soviétique, le Haut-Karabakh est passé sous le contrôle des forces de souche arménienne, soutenues par l’Arménie, transformant environ un million de ses résidents azerbaïdjanais en réfugiés. Après une guerre de six semaines en 2020, l’Azerbaïdjan a repris une partie de la région des montagnes du Caucase du Sud, ainsi que les territoires environnants que les forces arméniennes avaient capturés plus tôt.
Le bureau présidentiel de l’Azerbaïdjan a déclaré que le pays avait présenté un plan pour la « réintégration » des Arméniens de souche dans la région, notant que « l’égalité des droits et des libertés, y compris la sécurité, est garantie à chacun quelle que soit son appartenance ethnique, religieuse ou linguistique ».
Le plan envisage d’améliorer les infrastructures pour les aligner sur celles du reste du pays et propose des exonérations fiscales, des subventions, des prêts à faible taux d’intérêt et d’autres incitations. Le communiqué ajoute que les autorités azerbaïdjanaises ont tenu trois séries de pourparlers avec des représentants de la population arménienne de la région et poursuivront ces discussions.
Didier Maréchal