France : Le mouvement catholique intégriste « Civitas » officiellement dissous – un énième déni de Démocratie

Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a déclaré, en Conseil des ministres, que le mouvement catholique fondamentaliste « Civitas » a été formellement dissous en raison des commentaires « ignobles » et antisémites tenus par un essayiste lors des journées d’été du parti en août dernier en Mayenne.

Cette dissolution de l’organisation catholique intégriste, très présente sur les réseaux sociaux et dont l’idéologie proche de l’extrême droite flirte parfois avec des théories complotiste, a été proposée et défendue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Le Conseil des ministres a acté, ce mercredi 4 octobre, la dissolution du mouvement catholique fondamentaliste « Civitas », accusé notamment d’appeler à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force », (ce qui tient plutôt de l’interprétation idéologique de ceux qui ne supporte pas un avis contraire au leur) a annoncé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

« Civitas » considère les droits de l’Homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, « Civitas » a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, « Civitas » assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a énuméré le ministre lors de son compte-rendu du Conseil des ministres, critiquant également sa vision des « LGBT+ » comme « une communauté néfaste ».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé la dissolution de l’organisation après des propos antisémites tenus lors d’un rassemblement le 30 juillet dernier à Pontmain, en Mayenne. Sur une vidéo diffusée sur « X » (ex-Twitter) lors d’une intervention aux universités d’été du parti, l’essayiste Pierre Hillard avait estimé qu’il « faudrait peut-être retrouver la situation d’avant 1789 » à propos du statut des juifs en France, c’est-à-dire à une époque où ils ne pouvaient pas avoir, pour la plupart, la nationalité française. Des propos jugés « ignominieux » par Gérald Darmanin, qui avait estimé que « L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays » – ce qui est un raccourci, un sophisme, car le propos dans son intégralité justifiait cela, et la même décision à prendre pour tous ceux qui ne sont pas chrétiens, du fait que ce serait l’attribution de la nationalité française pour les juifs qui serait ce qui a ouvert la voie à l’immigration de masse actuelle.

Ces propos sur la cause première de l’immigration de masse ne sont peut-être pas exacts, mais dans une véritable Démocratie, toute personne à le droit à ses convictions et à pouvoir les exprimer. Et si, dans leur quasi totalité, les affirmations des membres de « Civitas » sont erronées, ce n’est pas en se positionnant à partir d’une posture « morale » (qui n’est qu’une posture idéologique de la pensée dominante) que l’on doit y répondre, mais par la démonstration « scientifique », « selon l’usage de la Raison », ce qui n’est hélas plus jamais le cas dans nos sociétés qui osent affirmer qu’elles défendent la Démocratie alors que, en réalité, elles ne font qu’imposer leur opinion, faisant de tout propos hors de leurs convictions personnelles, un délit de penser, ce qui n’est, concrètement, que la restriction au droit fondamental, en Démocratie, d’opinion et du droit de l’exprimer.

« Civitas » n’ayant jamais commis d’acte de violence envers des citoyens, cette dissolution est donc, en fait, l’énième démonstration que, en France comme ailleurs, la Démocratie est un prétexte et qu’elle n’existe pas plus que dans les pays qu’elle qualifie de dictature, en étant une elle-même.

Didier Maréchal & Christian Estevez

Laisser un commentaire