La Russie a levé son embargo sur les exportations de diesel par voie maritime, ce qui avait entraîné une forte hausse des prix du diesel depuis le 21 septembre. Il semble que le pays ait trouvé un moyen de résoudre ses problèmes de pénurie nationale, ce qui pourrait entraîner une baisse du prix du diesel.
Selon le compte Telegram du gouvernement russe, les exportations de diesel sont de nouveau autorisées, à condition que le carburant soit acheminé par oléoducs vers les ports du pays. Cette mesure supprime la majeure partie des restrictions mises en place le 21 septembre pour faire face à la pénurie de carburant en Russie. Le transport de carburant par oléoduc représente la plus grande part des exportations, représentant 90 % des exportations antérieures à l’interdiction, soit 630 000 barils par jour.
Cela pourrait entraîner une diminution du prix du diesel (B7). Samedi 7 octobre, celui-ci a connu une forte baisse, repassant sous la barre des 2 euros. Le prix maximal du carburant a diminué de 9,3 centimes, atteignant 1,928 euro à la pompe. Le prix du mazout est désormais inférieur à 1 euro. Le prix du diesel est revenu au niveau des premiers jours de septembre, lorsqu’il était encore coté un centime d’euro de moins.
La décision de la Russie, il y a quelques semaines, d’interdire l’exportation du diesel avait des répercussions mondiales. L’objectif était de résoudre rapidement un problème interne en Russie, car les prix des carburants avaient fortement augmenté, ce qui alimentait l’inflation dans le pays. Cette hausse des prix était due à des pénuries, ainsi qu’à une erreur stratégique commise par le gouvernement russe.
Pendant longtemps, le pays a soutenu financièrement les raffineries pour compenser la disparité entre les prix du pétrole sur le marché intérieur et à l’étranger. Le mois dernier, la Russie avait réduit de moitié ces subventions pour faire face à l’augmentation des coûts liés à la guerre en Ukraine. Cependant, cette mesure a eu pour effet d’aggraver encore davantage la hausse des prix en Russie.
En réponse, les autorités ont fait marche arrière. Les subventions sont de nouveau versées dans leur intégralité. Le pays a également introduit de nouvelles règles pour ses entreprises dans le but de prévenir les pénuries nationales. Désormais, les producteurs sont tenus de réserver au moins 50 % de leur production de diesel pour une utilisation en Russie.
La Russie et l’Arabie saoudite avaient déjà mis en place des restrictions sur la production de pétrole brut, ce qui, en conjonction avec l’interdiction d’exportation décrétée par la Russie, avait provoqué une hausse des prix des carburants à l’échelle mondiale. Les experts se posaient des questions sur la durée de maintien de cette interdiction d’exportation par la Russie. Ils ont maintenant leur réponse. Les déclarations du gouvernement russe annonçant la levée de l’interdiction ont déjà eu pour conséquence une baisse des prix au cours des derniers jours.
Didier Maréchal