L’élu républicain Jim Jordan, proche de Donald Trump, a échoué pour la deuxième fois, mercredi 18 octobre, à réunir le nombre de voix nécessaires pour briguer le poste de « speaker » de la Chambre des représentants. Sans président depuis quinze jours, le Congrès états-unien est privé de ses principaux pouvoirs. (Source : AFP).
Toujours pas de nouveau « speaker » au Congrès états-unien. L’élu Jim Jordan, lieutenant de Donald Trump, a de nouveau échoué mercredi 18 octobre à être élu président de l’institution.
L’hémicycle a deux chambres : l’une, le Sénat, est acquise aux démocrates de Joe Biden, mais c’est sa chambre basse, aux mains des républicains, qui connaît une pagaille inédite.
La Chambre des représentants, sans président depuis la destitution historique de Kevin McCarthy le 3 octobre, est actuellement paralysée, incapable de voter une loi ou une quelconque enveloppe pour concrétiser ces engagements. Les républicains, responsables d’élire le « speaker » de cette chambre, ne parviennent pas à s’entendre, étalant leurs divisions au grand jour, à un an de la présidentielle états-unienne.
L’élu de l’Ohio, Jim Jordan, membre de la frange la plus conservatrice du parti et très proche de Donald Trump, est actuellement le seul candidat républicain en lice pour le perchoir. Mais le quinquagénaire n’est pas parvenu, d’abord mardi, puis lors d’un deuxième vote mercredi, à obtenir le soutien d’assez de ses pairs pour être élu à la tête de l’hémicycle. Il doit retenter sa chance ce jeudi 19 octobre. Une vingtaine d’élus modérés reprochent à cet élu pugnace des positions trop extrêmes et refusent pour cette raison de l’élire au poste de « speaker ».
Dans une institution encore marquée par l’assaut du Capitole, les démocrates dénoncent, quant à eux, le positionnement pour le moins ambigu de Jim Jordan sur la présidentielle de 2020, élection que Donald Trump qualifie encore, sans preuve (bien que probablement réelle), de « volée ». Ils ne l’aideront pas non plus à accéder au perchoir.
Plusieurs scénarii pour sortir de la crise
Cette élection pourrait toutefois s’étaler sur plusieurs jours : le « speaker » destitué Kevin McCarthy avait dû batailler durant quinze tours et avaler plus d’une couleuvre pour accéder au perchoir en janvier. Les républicains veulent à tout prix éviter de revivre cette séquence humiliante, diffusée en début d’année par les télévisions à travers le pays. Pour l’instant, en vain.
Comment les conservateurs vont-ils se sortir de cette crise ? Plusieurs scénarii sont étudiés par le groupe parlementaire. À commencer par la possibilité de renforcer temporairement les pouvoirs du « speaker » par intérim, Patrick McHenry. L’unique responsabilité de cet élu de Caroline du Nord – reconnaissable au nœud papillon qu’il porte toujours avec ses costumes – est actuellement d’organiser l’élection du successeur de Kevin McCarthy.
Autre issue possible : une alliance surprise entre républicains modérés et le parti de Joe Biden, les démocrates, qui a jusqu’ici principalement été spectateur de ces tractations. Exhortant les républicains à mettre fin « à leur guerre civile », le chef Hakeem Jeffries a appelé à former « une coalition qui transcende les partis ». « Vous avez déjà vu ‘En attendant Godot’ ? », a lancé l’élu démocrate Mike Quigley à une journaliste, comparant l’incapacité des républicains à s’entendre à la célèbre pièce de théâtre de Samuel Beckett. « Godot ne vient jamais. »
Joseph Kouamé