La première ministre française, Élisabeth Borne, a annoncé, mercredi 18 octobre, qu’elle engageait la responsabilité du gouvernement selon l’article 49.3 sur la première partie du budget 2024. Le groupe LFI à l’Assemblée nationale a automatiquement annoncé le dépôt d’une motion de censure, tout comme le groupe RN.
Le groupe LFI à l’Assemblée a annoncé, mercredi 18 octobre, le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne, quelques minutes après que la Première ministre a dégainé le 49.3 sur le volet « recettes » du projet de budget 2024. Dans la foulée, c’est le Rassemblement National qui a annoncé déposer une autre motion de censure.
« Nous attendons les retours du PCF et du groupe écologiste », pour savoir s’ils se joignent à cette motion, a annoncé Éric Coquerel, président LFI de la Commission des Finances, dans un contexte de forte tension entre les groupes de gauche. « Nous ne nous associerons pas mais nous voterons une motion de censure portée par la gauche », a fait savoir la députée PS Christine Pires Beaune.
« C’est quand même un aveu d’absence totale de respect pour le Parlement, d’absence totale de respect pour le débat », a dénoncé le président-délégué du groupe, Jean-Philippe Tanguy, devant des journalistes, précisant que son groupe voterait les autres motions « rédigées dans des termes évidemment corrects », et appelant les LR à voter celle du RN.
« Aujourd’hui, le constat est clair : aucun groupe d’opposition n’est prêt à voter ce projet de loi de finances. Or notre pays a besoin de ce budget », «clé de voûte de nos politiques publiques », a justifié la première ministre devant l’Assemblée nationale, où elle n’a pas de majorité absolue.
Le budget, « c’est la réponse aux préoccupations des Françaises et des Français. Ce sont des moyens pour le pouvoir d’achat, pour le plein-emploi, pour la transition écologique, pour nos services publics et pour l’ordre républicain », a-t-elle fait valoir.
Un treizième 49.3
Sans attendre l’examen des articles, Élisabeth Borne est venue mettre fin au suspense mercredi à l’Assemblée en dégainant le 49.3 sur la partie « recettes » du budget 2024, dès le deuxième jour des débats.
« Aucun groupe d’opposition n’est prêt à voter ce projet de loi de finances. Or, notre pays a besoin de ce budget », a argué la Première ministre, en défendant un texte « de responsabilité », avec « 16 milliards d’euros d’économies », et des investissements pour « accélérer la transition écologique ».
Il s’agit du treizième 49.3 pour Élisabeth Borne, qui devrait encore y recourir une dizaine de fois d’ici la fin de l’année, notamment pour faire passer sans vote les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale.
L’année dernière, la cheffe du gouvernement avait laissé les débats se tenir une semaine dans l’hémicycle. Pas cette fois.
Didier Maréchal