Les regrets de Ridley Scott d’avoir laissé tomber « Blade Runner 2 » pour se consacrer à la réalisation de son pire film de science-fiction

Dans le numéro de septembre du magazine « Empire », Ridley Scott a dévoilé qu’il a dû faire un choix entre réaliser « Blade Runner 2049 » et « Alien: Covenant ». Malheureusement, les deux films n’ont pas connu le succès escompté au box-office.

Avec une carrière de 46 ans, Sir Ridley Scott s’est solidement établi en tant qu’exceptionnel réalisateur, malgré une filmographie marquée par des hauts et des bas. Peu de réalisateurs peuvent se vanter d’avoir créé deux films considérés par un très grand nombre comme des chefs-d’œuvre cinématographiques en seulement trois ans : « Alien » en 1979 et « Blade Runner » en 1982, des jalons mémorables de l’Histoire du cinéma.

Il va sans dire que l’annonce de la création d’une suite au film culte de la science-fiction, « Blade Runner », avait initialement suscité des réactions mitigées de la part des fans. La question se posait : pourquoi ajouter une suite à une œuvre déjà considérée comme parfaite, et dont toutes les richesses n’avaient pas encore été épuisées ? Ces fans du film ne savaient donc pas que « Blade Runner » était l’adaptation du roman « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques », de Philip K. Dick, l’un des plus grands maîtres de l’âge d’or de la Science fiction dont un grand nombre des romans et nouvelles très variés ont été adaptés au cinéma comme : « Minority Report », « Total Recall », « Planète hurlante », « The trueman show », et même le film français « Confessions d’un barjo », réalisé en 1992 par Jérôme Boivin, avec Richard Bohringer et Hyppolyte Girardot dans le rôle de « Barjo », et que ce roman avait lui-même une suite littéraire intitulée « Blade runner 2 : the edge of human », écrit par Kevin Wayne Jeter, un ami de Philip K. Dick, en plus d’être l’un des auteurs des sagas littéraires « Star wars » ou encore « Star Trek ».

Cependant, Denis Villeneuve a relevé le défi avec « Blade Runner 2049 », en revisitant avec intelligence l’héritage prestigieux de son prédécesseur sorti 35 ans plus tôt. Malheureusement, le film a connu une triste déconvenue au box-office.

En 2014, durant la promotion de son très mauvais film pseudo historique « Exodus : Gods and Kings », Scott avait partagé avec le journal « Variety » qu’il ne serait pas aux commandes de la suite de Blade Runner, sans entrer dans les détails de sa décision. Malgré tout, il avait souligné son profond engagement dans le projet à venir, même sans occuper le poste de réalisateur. Il était déjà impliqué dans l’écriture du scénario en collaboration avec Hampton Fancher, le scénariste du premier film, et agissait également en tant que producteur délégué.

Dans le numéro du magazine « Empire » à paraître de septembre dernier, où il évoquait son nouveau film « Napoléon », Scott révèle qu’il a en réalité été forcé de choisir entre réaliser « Blade Runner 2049 » et « Alien : Covenant » parce que les deux films entraient en production en même temps. « Je n’aurais pas dû prendre cette décision, mais j’y ai été obligé. J’aurais dû réaliser Blade Runner 2 », pointant du doigt les « executives » de Warner qui avaient verrouillé une fenêtre de sortie de la suite de « Blade Runner », l’empêchant de revenir aux manettes. Les deux films sortiront d’ailleurs à cinq mois d’intervalle, « Alien Covenant » en mai 2017 et « Blade Runner 2049 » en octobre.

Non seulement la suite de « Blade Runner » n’a même pas rapporté 100 millions de dollars au box office états-unien et a même fait perdre 80 millions $ à la société de productrice du film qui détenait les droits, « Alcon Entertainment », mais « Alien Covenant » a lui aussi été durement sanctionné au box office, avec à peine 240 millions $ au compteur – ce qui est déjà bien trop comparé à la nullité du film (comme c’est trop souvent le cas dans la filmographie de Ridley Scoot – il suffit de rappeler « Cartel » sorti en 2013 -, qui, s’il est indéniable qu’il sait parfaitement filmer, semble bien avoir épuisé tout l’étendu de son imaginaire et de sa créativité depuis fort longtemps).

Maxime Kouadio & Christian Estevez

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