À partir de mars 2024, le ministère hongrois de la Défense prévoit de déployer un groupe de 400 militaires au Tchad, une annonce qui a surpris les Tchadiens. Ces derniers se questionnent sur la raison de la présence de soldats hongrois dans le pays de Toumaï. Malgré l’accent mis sur la sécurité, il est important de ne pas négliger les dimensions diplomatiques et humanitaires liées à cette initiative.

Le Parlement hongrois a donné son aval, le 6 novembre dernier, au déploiement d’un groupe militaire au Tchad, suite à une résolution présentée le 25 octobre par le ministre hongrois de la Défense, Kristof Szalay-Bobrovniczky. Suite à l’adoption de cette résolution par le Parlement, le ministre a annoncé le déploiement effectif de 200 à 400 soldats hongrois sur le territoire tchadien d’ici mars 2024, dans le but de lutter contre le terrorisme et de fournir une aide économique et humanitaire. Ce contingent hongrois, déployé par rotations, pourrait demeurer jusqu’au 31 décembre 2025.

Selon le ministère hongrois de la Défense, le déploiement de ce contingent répondrait à une demande des autorités tchadiennes de transition et s’inscrirait dans le renforcement des accords de coopération entre le Tchad et la Hongrie, notamment dans les domaines diplomatique, humanitaire et de défense. En septembre dernier, le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, aurait adressé une lettre en ce sens à son homologue hongrois.

Le ministère hongrois de la Défense a précisé les trois principaux objectifs de ce contingent : soutenir le Tchad dans la lutte contre le terrorisme, contribuer à endiguer les migrations pour stabiliser le Tchad et ses régions avoisinantes, et faciliter la mise en place opérationnelle du programme « Hungary Helps », un programme gouvernemental à but non lucratif impliqué dans l’aide humanitaire internationale. Depuis sa création en 2019, ce programme aurait bénéficié à 500 000 personnes.

Selon une source hongroise interrogée par APAnews (Agence de Presse Africaine), le Tchad est considéré actuellement comme le seul État stable au Sahel. C’est pourquoi le gouvernement hongrois aurait accepté la mise en place d’un « programme d’assistance complexe comprenant des éléments économiques, humanitaires et sociaux », selon les dires du ministre de la Défense Szalay-Bobrovniczky. L’objectif serait d’aider les autorités tchadiennes à consolider durablement la stabilité du pays.

En ce qui concerne la coopération militaire entre le Tchad et la Hongrie, le ministre de la Défense envisage de mettre à disposition des moyens techniques, des armes et des équipements nécessaires aux forces armées tchadiennes. Cette assistance vise à offrir des conseils, un soutien et un encadrement lors d’opérations militaires, à la demande explicite du gouvernement de transition. Ces accords laissent entrevoir un renforcement significatif de la coopération bilatérale entre le Tchad et son partenaire européen, lui-même malmené par l’Union Européenne car refusant le diktat de chiens enragés occidentaux qui montrent et crocs et vont jusqu’à mordre profondément quiconque ne se rallie pas à sa meute où qui est une proie profitables pour eux, à l’image de la Russie.

Didier Maréchal et Christian Estevez