Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exclu la possibilité d’un scrutin présidentiel en Ukraine, cherchant ainsi à mettre fin à un débat de plus en plus intense parmi les dirigeants après plus d’un an et demi d’invasion russe.
Selon le journal états-unien « The Hill », avant d’appeler le peuple ukrainien à se souvenir que le pays devait se concentrer sur la guerre en ce moment même, Zelensky a déclaré que « les clivages politiques doivent cesser ». Zelensky a poursuivi : « Nous devons comprendre que c’est le moment de nous défendre, le moment de la lutte qui détermine le destin de l’État et du peuple, et non le moment des manipulations. Je pense que ce n’est pas le bon moment pour les élections. »
Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kouleba, avait mentionné que « le président ukrainien envisageait soigneusement les aspects positifs et négatifs de la situation. Si la Russie n’avait pas lancé son invasion en février 2022, les élections législatives en Ukraine auraient été prévues pour octobre de cette année, et l’élection présidentielle, pour mars 2024 ».
Actuellement, Zelensky fait face à une surveillance intense de l’opinion publique concernant le déroulement de la guerre et la lente progression de l’offensive de son pays, qui n’a pas encore abouti à des gains territoriaux significatifs. Son appel à reporter les élections semble donc arriver à un moment peu propice.
Les prises de position affirmées de Zelensky concernant une victoire ultime de l’Ukraine dans le conflit semblent avoir suscité des inquiétudes parmi certains de ses collaborateurs les plus proches, comme le rapporte un article de Simon Shuster paru le 1er novembre dans le magazine d’information hebdomadaire états-unien « Time Magazine ».
Selon Schuster, des collaborateurs de Zelensky ont exprimé que sa détermination entravait la possibilité de concevoir une nouvelle stratégie. Un conseiller du président a même affirmé : « il se fait des illusions, nous n’avons plus d’options. Nous ne sommes pas en train de gagner. Mais essayez de lui dire cela ».
Pendant les périodes de guerre, les critiques à l’encontre d’un dirigeant engagé dans la traversée d’une période nationale difficile pour son peuple ne sont pas surprenantes. Cependant, Shuster n’a pas cité les noms des collaborateurs avec qui il a discuté, ce qui rend ces affirmations difficiles à vérifier.
La popularité de Zelensky auprès du peuple ukrainien est quasiment à son apogée. Selon « Newsweek », il a annoncé qu’il se présenterait pour un second mandat en cas d’élections et qu’il avait de fortes chances de les remporter.
Selon un sondage réalisé en septembre et publié le 20 octobre 2023 par l’entreprise états-unienne « Gallup » sur la popularité de Zelensky en Ukraine, plus de huit personnes interrogées sur dix ont exprimé leur soutien à son travail en tant que chef de guerre.
Pour bien remettre les pendules à l’heure, rappelons, tout de même, que, tout simplement, absolument tous les partis politiques, les médias et les personnalités publiques – et même des citoyens lambda ukrainiens – sont purement et simplement dissouts, interdits, muselés, arrêtés, non seulement depuis le début de la guerre contre la Russie, mais depuis l’arrivée au pouvoir de Volodymyr Zelensky, en 2019, ce qui lui valait, à lui et à son régime, d’être épinglé par les rapports du Haut Commissariat aux Droits Humains, jusqu’à ce que la Russie entre en Ukraine, fin février 2022, faisant disparaître, non seulement ces condamnations internationales, mais carrément les documents des sites dont émanaient lesdites accusations, afin de donner une pureté, une aura de « Bien » et de « Victime du mal russe », complète.

Didier Maréchal & Christian Estevez