La ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, était en visite officielle à Pékin, ces 23 et 24 novembre 2023, où elle a rencontré le premier ministre chinois, Li Qiang, puis son homologue chinois, Wang Yi, afin d’apaiser les tensions entre les deux pays survenues après l’affaire des voitures électriques chinoises et l’enquête « anti-subvention » de l’UE, soutenue par Macron.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, était en visite dans la capitale chinoise et avait rencontré, auparavant, le Premier ministre Li Qiang avec qui elle avait discuté d’un large éventail de sujets, notamment le rééquilibrage des relations économiques de la France avec la deuxième économie mondiale.

Colonna a déclaré que la France était déterminée à dialoguer avec la Chine, affirmant ses liens après qu’une enquête anti-subventions de l’Union Européenne soutenue par Paris sur les véhicules électriques fabriqués en Chine ait été qualifiée de « protectionniste » par Pékin.

Son voyage vise à encourager les échanges entre les citoyens des deux pays, notamment les étudiants et les touristes, qui risquent d’être éclipsés par les problèmes commerciaux. « Nous sommes vraiment déterminés à dialoguer avec la Chine », a déclaré Colonna à Li, ajoutant qu’elle était « honorée » et heureuse de le voir après leur réunion à Paris en juin.

Wang a déclaré que les différentes exigences de concurrence et de coopération ne devaient pas nécessairement s’opposer. « Bien sûr, il y aura de la concurrence dans la coopération, mais nous ne devrions pas avoir peur de la coopération à cause de la concurrence ».

« Le plus grand risque dont nous devons nous débarrasser est l’incertitude engendrée par une large politisation », a poursuivi Wang, ajoutant que la dépendance la plus nécessaire de réduction est du protectionnisme. « À l’heure actuelle, les échanges entre les milieux d’affaires chinois reprennent de manière générale et s’intensifient rapidement.

Nous écouterons les voix de la communauté des affaires européenne et résoudrons sérieusement les problèmes des investisseurs en Chine », a déclaré Wang lors de la conférence de presse. avec son homologue française. Les deux ministres des Affaires étrangères ont convenu de coopérer sur plusieurs fronts. « Avec la Chine, nous travaillons pour trouver des réponses aux défis mondiaux liés au climat, à la biodiversité et à la dette », a écrit Colonna dans un message sur la plateforme de médias sociaux « X ».

Wang a déclaré qu’il espérait approfondir les échanges avec la France dans les domaines du nucléaire civil et de l’aérospatiale, et explorer des domaines émergents tels que l’éducation et la recherche scientifique.

Le Premier ministre chinois, lors de sa rencontre avec Colonna ,plus tôt le même jour, a également adopté une position optimiste sur les relations bilatérales plus larges. « Sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président (français) (Emmanuel) Macron, les relations entre la Chine et la France se développent de mieux en mieux dans tous les aspects depuis cette année », a déclaré M. Li. « L’année prochaine marquera le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et nous poursuivons tous deux nos efforts dans l’espoir que cette 60e année verra un grand développement et une grande avancée. »

La Chine est le troisième partenaire commercial de la France, mais les entreprises françaises et européennes s’inquiètent du vaste déséquilibre commercial de la Chine avec l’UE, de sa législation opaque sur les transferts de données transfrontaliers et des véhicules électriques chinois bon marché qui inondent le parc automobile européen, menaçant les constructeurs automobiles nationaux.

La France est également préoccupée par les tentatives chinoises visant à forcer les entreprises françaises de cosmétiques à partager leurs secrets de fabrication avec les parties chinoises. La France est la première source d’importations chinoises de cosmétiques et de vins, selon l’agence des douanes chinoise, les titans français du luxe tels que LMVH (LVMH.PA) étant particulièrement dépendants des consommateurs chinois.

L’absence d’un fort rebond de la demande de produits de luxe après la réouverture de la Chine après la pandémie a effrayé les investisseurs. Xi a insisté sur le fait que la Chine accueillait favorablement les investissements des entreprises françaises lors d’un appel téléphonique lundi avec Macron, qui a appelé à un traitement équitable pour les entreprises étrangères en Chine.

Le voyage de Colonna précède la visite des présidents de la Commission européenne et du Conseil, Ursula von der Leyen et Charles Michel, à Pékin début décembre pour le premier sommet en personne avec le président Xi Jinping en quatre ans, après que les relations Chine-UE se sont effondrées pendant la pandémie. . Macron, qui a rencontré Xi en Chine plus tôt cette année, a soutenu que l’UE devrait cesser d’être naïve et exiger des règles du jeu équitables avec des pays comme la Chine, et a poussé en coulisses la Commission européenne à lancer une enquête.

Les responsables européens se sont engagés à plusieurs reprises à réduire leur dépendance économique à l’égard de la Chine dans des secteurs critiques – autrement dit la « réduction des risques » – face à ce que le G7 appelle la « coercition économique » de la Chine.

« La position de la Chine est claire. Nous maintiendrons notre soutien à l’autonomie stratégique de l’Europe », a déclaré Wang, interrogé sur le point de vue de la Chine sur ses relations avec l’Europe, lors d’un point de presse avec son homologue français à Pékin.

Joseph Kouamé & Christian Estevez