Equateur : des tensions significatives ont éclaté entre le président Noboa, et sa vice-présidente, Verónica Abad

La première photo officielle du gouvernement équatorien, avec 24 ministres et sans la vice-présidente, met en lumière la crise évidente entre le président Daniel Noboa et Verónica Abad. Pour de nombreux experts, cette crise, apparue dès le début du mandat raccourci du nouveau chef de l’État, est un signe inquiétant pour l’avenir.(Source : RFI).

Verónica Abad, la nouvelles vice-présidente de l’Equateur, n’a pas assisté au premier repas officiel des nouvelles autorités. Elle a plutôt choisi de partager sur ses réseaux sociaux des images d’un déjeuner avec des vendeuses d’un marché de la capitale.

Les tensions entre le président Noboa, le plus jeune de l’histoire équatorienne, et celle dont le rôle constitutionnel est de le remplacer en cas d’incapacité temporaire ou définitive, ont débuté bien avant le premier tour de l’élection présidentielle. Après avoir fait des déclarations très conservatrices sur le rôle et le travail des femmes, Verónica Abad avait été rapidement envoyée à l’étranger pour faire campagne auprès des émigrés équatoriens, loin des médias et des caméras.

La victoire du duo au 2ᵉ tour n’a visiblement pas arrangé les choses. Par décret présidentiel, son unique fonction est désormais d’être une «collaboratrice de la paix » entre Israël et le Hamas, une mission qu’elle est censée remplir depuis les bureaux de l’ambassade équatorienne à Tel Aviv…


Malgré les félicitations officielles de la nouvelle ministre des Affaires étrangères et de délégations étrangères, la réponse de Verónica Abad sur « X » a été sèche : « Il y a violence (contre la femme),,, quand on t’envoie mourir dans une guerre… »

Envoyée dans un pays en guerre pour une mission impossible à laquelle elle n’est pas formée, n’étant pas diplomate de carrière, Abad pourrait décider de ne pas obéir, selon de nombreux experts. La vice-présidente, de surcroît, est une autorité élue que l’on ne déplace pas comme une fonctionnaire nommée.

Quelques heures plus tard, au nom de l’austérité budgétaire, le président Noboa ordonnait la réorganisation de la vice-présidence qui risque fort de ne plus être qu’une coquille vide. La gestion de cette querelle, toujours niée officiellement, brouille les premiers jours du mandat de Daniel Noboa, élu le 15 octobre dernier à la présidence de ce pays d’Amérique du Sud d’où régnaient les Incas jusqu’à l’arrivée des « conquistadores » espagnols..

Didier Maréchal

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