La députée européenne « Europe Ecologie-Les Verts » depuis quatorze ans, Michèle Rivasi, est morte subitement ce mercredi 29 novembre, à Bruxelles. Elle avait cofondé et présidé la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).

L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est décédée ce mercredi 29 novembre à Bruxelles des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 70 ans. Originaire de la Drôme, elle avait occupé divers mandats locaux et était membre du parti « Les écologistes », précédent nom de « Europe écologie-Les Verts ». Elle siégeait au Parlement de Bruxelles depuis juillet 2009 jusqu’à sa disparition.

Cette professeure agrégée de biologie, normalienne, a attiré l’attention en 1986 en dénonçant le « mensonge d’État » entourant le nuage de Tchernobyl. Peu après la catastrophe nucléaire, elle a été cofondatrice de la « Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité » (Criirad), dans le but de contester le monopole de l’État sur ces études. Son engagement politique a débuté en 1997 lorsqu’elle a remporté le siège de députée affiliée au Parti socialiste de la Drôme, qu’elle a occupé jusqu’en 2002, avant de rejoindre « Les Verts » en 2005. Quatre ans plus tard, elle est devenue eurodéputée, réélu en 2014 et en 2019. Elle était très appréciée des militants écologistes, la plaçant même devant Cécile Duflot lors des primaires de 2016, avant la présidentielle de 2017. En 2019, elle avait failli prendre la tête de liste aux élections européennes à la place de Yannick Jadot. Durant la pandémie de Covid-19, elle s’est opposée à la vaccination obligatoire et a comparé le passe sanitaire à l’apartheid, le régime sud-africain ayant instauré des lois ségrégationnistes de 1948 à 1991.

Nucléaire, lobbies pharmaceutiques, glyphosate… L’élue a défendu avec ferveur diverses causes, comme l’a rappelé la secrétaire nationale du partie Marine Tondelier dans son hommage. Elle loue une « infatigable militante » : « J’ai l’infinie tristesse d’apprendre la disparition brutale de Michèle Rivasi, députée européenne écologiste. Elle était de ces infatigables militantes, conviviale, authentique, accessible. Nous pleurons une grande dame de l’écologie politique. Toutes nos pensées à sa famille ».

Dans un message interne au groupe partagé par le journal français « Libération », l’élu européen David Cormand a lui aussi rendu hommage à Michèle Rivasi. Il se dit « anéanti par cette nouvelle » et fait l’éloge de sa « convivialité », de son « accessibilité » ainsi que de son « authenticité », « même dans ses coups de gueule ».

La coprésidente du groupe « La Gauche » au Parlement européen, Manon Aubry, a rendu hommage sur « X » à une « immense bosseuse, qui a combattu sans frémir les abus des géants de l’industrie pharmaceutique et des lobbys ». « Une combattante de l’écologie s’est éteinte », a pour sa part réagi la députée européenne Marie Toussaint dans un communiqué.

Didier Maréchal