Les Jeux olympiques de 2024 présentent un « risque élevé » de traite des êtres humains, alerte l’ex ministre des sports française

Ce lundi 11 décembre, l’ancienne championne de natation et ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a exprimé ses inquiétudes concernant le risque de traite d’êtres humains lors des Jeux olympiques de 2024. Afin de prévenir une telle situation, des initiatives de sensibilisation et un système d’alerte seront mis en œuvre.

Il y a un « risque élevé » de traite d’être humains pendant les Jeux olympiques de 2024 à Paris, a alerté, aujourd’hui, lundi 11 décembre ,Roxana Maracineanu, la secrétaire générale de la Miprof (la mission interministérielle consacrée à ce phénomène), dans une interview accordée à l’AFP.

L’ex-championne de natation et ancienne ministre des Sports française a souligné, lors de la présentation du troisième plan de lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains à Paris, la mise en place de mesures de sensibilisation et d’un système d’alerte pour contrer les risques de prostitution ou de travail forcé, en particulier en collaboration avec la plateforme « Airbnb ».

Questionnée sur les risques liés aux JO, l’ex championne a déclare : « Nous avons été alertés par nos offices centraux, à la fois sur la partie exploitation sexuelle et sur la partie travail. Nos offices savent qu’à chaque fois qu’il y a de grands évènements sportifs ou culturels, avec un afflux de personnes, spectateurs ou participants, des phénomènes de réseaux s’amplifient. On veut lancer un message clair de fermeté à ces réseaux, on va faire en sorte que les acteurs d’un même territoire se rencontrent afin d’anticiper le mieux possible. Il faut faire comprendre que ce n’est pas possible en France d’exploiter, par exemple, des mineurs à des fins prostitutionnelles. L’idée c’est qu’au-delà des JO, cette démarche puisse se perpétuer sur d’autres grands évènements. »

Sur ce qui va être mis en place, Roxana Maracineanu répond : « Sur le plan de la sensibilisation, on a une mesure qui va permettre aux acteurs de terrain de se rencontrer, via un module de formation avec l’École nationale de la magistrature. Lorsqu’il s’agit de mineurs, il faut d’abord considérer ces personnes comme des victimes, c’est le message que l’on veut faire passer aux magistrats, aux forces de police et aux gendarmes. »

« Il faut que tous sachent détecter les signaux faibles. Le jeune qui fait les poches dans la rue, c’est l’auteur d’un délit, oui, mais avant tout, c’est une victime d’un réseau, donc il ne faut pas le laisser repartir. C’est ce que cherchent les réseaux : en mettant en avant des enfants, ils misent sur le fait que les forces de l’ordre les laissent plus facilement repartir. »

En ce qui concerne l’exploitation sexuel : »Pendant les Jeux olympiques, la prostitution ne va pas forcément se passer dans la rue, ou en bas des hôtels vu qu’on a une chaîne hôtelière assez vigilante. Ce qui nous préoccupe, c’est la prostitution logée, à l’intérieur des appartements, c’est pour cela que c’est indispensable d’engager toute la chaîne d’hébergement. »

« Les Gîtes de France sont déjà venus nous voir pour s’engager, en disant qu’ils voulaient faire de la prévention vis-à-vis de leurs hébergeurs. « Airbnb » va communiquer sur la thématique prochainement. On va mettre en place un système d’alerte via la plateforme – dans le cas d’Airbnb – ou l’intermédiaire entre hébergeur et personnes hébergées puisse signaler à la Miprof les signaux faibles dès qu’ils apparaissent. »

« La présentation en début d’année prochaine de la stratégie de lutte contre le système prostitutionnel sera l’occasion de communiquer de nouveau et de sensibiliser le grand public sur ce fléau. », a également précisé Roxama Maracineanu.

Kevin Negalo & Joseph Kouamé

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