Guinée : Que sait-on de l’explosion d’un dépôt pétrolier qui a fait plusieurs morts à Conakry ?

L’explosion, qui s’est produite dans l’unique terminal pétrolier de ce pays d’Afrique de l’Ouest, qu’est la Guinée, a secoué le quartier administratif de Kaloum, dans le centre de Conakry, soufflant les fenêtres de plusieurs maisons voisines et forçant des centaines de personnes à fuir la zone. (Avec BBC)

Les écoles, les administrations et les stations-services sont fermées ce lundi 18 décembre dans la capitale guinéenne, après une explosion qui a tué plusieurs personnes dans la nuit de dimanche à lundi.

Le feu s’est déclaré vers minuit, selon un communiqué du gouvernement, dans le plus gros dépôt pétrolier du pays, situé dans le quartier de Kaloum, dans le centre-ville de Conakry. « Les feux se poursuivent », a confié au média britannique « BBC Afrique », Ousmane Gaoual Diallo, le ministre des postes et télécommunications, et porte-parole du gouvernement guinéen, joint aux environs de 11h Gmt.

Ce dépôt de la Société Guinéenne de Pétrole alimente tout le pays en carburant. Il est situé dans le centre administratif, une sorte de presqu’ile dans laquelle se trouvent les ministères, les banques, les bureaux de l’administration, des ambassades. C’est le point névralgique, le cercle. de toute l’administration guinéenne.

« Il y a eu des victimes, mais on n’a pas encore fini de dénombrer à ce stade le nombre de victimes aussi bien les riverains que ceux qui se trouvaient à proximité. Parce qu’il faut savoir que le dépôt d’hydrocarbures est un dépôt qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre et donc il est presque à craindre qu’il y ait beaucoup de victimes, le chiffre provisoire sera communiqué ultérieurement, lorsqu’on aura recoupé toutes les informations provenant des sources hospitalières ». confie le porte-parole du gouvernement.

Ecoles et administrations fermées


Les habitants de la zone qui ont survécu à l’accident disent qu’ils ont entendu un sifflement dans un premier temps, suivi d’une explosion qui a secoué la presqu’ile. Des immeubles, des cités, des domiciles ont été soufflés par les déflagrations. Une dame qui habite à Kali a témoigné dans la presse locale qu’il y a de nombreux morts. Une infirmière a indiqué que des corps et des blessés ont été envoyés à l’hôpital Ignace Deen situé dans le centre-ville.

Les autorités ont déclaré la journée sans travail. Les écoles, les stations-services, les fonctionnaires de l’Etat sont sommés de rester à la maison. L’entrée de Kaloum, lieu du sinistre est fermée ; pas de sortie non plus.

« On a une cellule de crise qui a été constituée sous la direction du Premier ministre, qui est à pied d’œuvre pour mobiliser les informations, apporter les premiers soins aux victimes et faire face à cet incendie » rapporte Ousmane Gaoual Diallo, qui signale qu’un mécanisme d’évacuation de ceux qui sont à proximité vers le Grand Palais du peuple a été mis en place. « Et l’esplanade du Palais sert de lieu d’abri provisoire pour ces victimes », ajoute -t-il.

Pour les riverains, un plan sanitaire est mis en place et le communiqué du gouvernement invite l’ensemble des populations, les élèves et les étudiants à rester chez eux et de ne pas faire le mouvement vers le quartier de Kaloum. « Pour éviter la panique qui commence à s’emparer des populations, des stations – service sont fermées jusqu’à nouvel ordre, excepté pour les services d’urgence qui vont pouvoir s’approvisionner ». explique le porte-parole du gouvernement.

Des habitants de Kaloum ont quitté leurs domiciles par vagues successives pour rallier la banlieue ou le bord de mer. « C’est à minuit que le feu s’est déclaré. Nous avons pris la fuite. Nous avons entendu une explosion assourdissante. Et des vitres de maisons ont été brisées par le souffle. C’était la panique à Kaloum. Les habitants de Kaloum réveillés par ce bruit ne savaient où donner de la tête » confie un habitant.

Dans le lieu du sinistre, on observe des équipes de sapeurs-pompiers encore mobilisées, pour le moment, les flammes sont toujours allumées, et l’on ne sait pas s’il restera encore du liquide dans ce dépôt, le principal « qui couvre tous les besoins du pays », confie M. Gaoual Diallo, et « ce n’est qu’à la maitrise du feu qu’on pourra faire un tel bilan ».

En 2022, la Guinée consommait en moyenne 8 millions de litres de carburant par jour, soit 4,5 millions de litres de gasoil, et 3,5 millions de super, selon les responsables de la SONAP, la Société Nationale de Pétrole.

Didier Maréchal

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