Neurosciences : Amélioration de la Compréhension, les Avantages de la Lecture sur Papier par Rapport aux Documents Numériques

Une récente étude vient s’ajouter à la confirmation que la lecture d’un texte imprimé sur du papier favorise une meilleure compréhension, en particulier chez les jeunes, par rapport à la consultation de documents numériques.

Ces dernières années, les liseuses ont transformé le paysage littéraire en offrant une option aux livres, dont le papier provient des forêts. Cependant, des chercheurs de l’Université de Valence, en Espagne indiquent que la compréhension du texte, surtout chez les jeunes, n’est pas aussi élevée. Selon eux, la lecture récréative de textes imprimés favorise une meilleure compréhension par rapport à celle des documents numériques. En cela, leur étude vient s’ajouter à de très nombreuses autres qui le démontrent, depuis au moins quinze ans, mais laissées de côté par croyance dans le « progrès technologique ».

Une amélioration de la compréhension huit fois supérieure a été observée.

La méta-analyse publiée le 12 décembre dans la revue « Review of Educational Research » a examiné vingt-cinq études menées entre 2000 et 2022, englobant plus de 450 000 individus. Les résultats suggèrent qu’au fil du temps, la lecture de livres papier pourrait accroître les compétences de compréhension de six à huit fois plus que la lecture d’ouvrages numériques.

“D’après ce que nous savons d’autres études, la relation entre la fréquence de lecture de textes imprimés et la compréhension des textes est beaucoup plus élevée (entre 0,30 et 0,40) que celle que nous avons trouvée pour les habitudes de lecture numérique de loisir (0,05)”, détaillent, dans un communiqué, Cristina Vargas et Ladislao Salmerón, tous deux professeurs au Département de psychologie évolutionniste et pédagogique de l’université de Valence. “Cela signifie, par exemple, que si un élève passe 10 heures à lire des livres sur papier, sa compréhension sera probablement 6 à 8 fois supérieure à celle s’il lisait sur des appareils numériques pendant le même temps.”

Les auteurs proposent une première explication : “la qualité linguistique des textes numériques a tendance à être inférieure à celle que l’on trouve traditionnellement dans les textes imprimés”, indique Ladislao Salmerón, d’après le journal britannique « The Guardian ». Aussi, “l’état d’esprit de lecture” sur un support numérique n’est pas le même que celui face au papier, le premier étant plus superficiel que le second, poursuit l’auteur. Le lecteur serait ainsi moins immergé dans le texte si celui-ci est affiché sur un écran.

En revanche, si la relation entre la compréhension et la lecture numérique est négative chez les jeunes enfants, elle devient positive chez les étudiants du secondaire et du premier cycle. Pour le chercheur, cela pourrait s’expliquer par une capacité moindre des jeunes enfants à gérer les distractions, telles que les messages entrants, qui peuvent s’afficher sur l’écran d’un appareil numérique. “Nous savons que notre capacité à réguler notre cognition évolue au cours de l’adolescence”, a-t-il déclaré. Les enfants “ne sont peut-être pas entièrement équipés pour autoréguler leur activité lors de la lecture numérique de loisir”.

Les auteurs concluent que la lecture de livres papier serait plus avisée « à un moment crucial où ils transitionnent de l’apprentissage de la lecture à la lecture pour apprendre ».

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