Prince Andrew, Clinton, Trump… Les premiers noms de la liste liée à l’affaire Epstein – près de 200 personnes concernées… Mais pas forcément pour scandales sexuels

Ce mercredi 3 janvier 2024, une juge états-unienne de New York a commencé à dévoiler une liste de personnes associées à l’homme d’affaires Jeffrey Epstein, accusé de « crimes sexuels ». Parmi les 40 documents judiciaires rendus publics, on retrouve les noms de Bill Clinton, du prince Andrew ainsi que ceux d’autres personnalités.

Près de 200 noms de contacts, connaissances, victimes, proches ou complices présumés liés au financier milliardaire états-unien Jeffrey Epstein, accusé de « crimes sexuels » et qui s’est suicidé en prison en 2019 avant d’être jugé, ont été dévoilés dans une liste par la juge Loretta Preska de New York. Parmi eux, figurent ceux des anciens présidents des Etats-Unis d’Amérique, Bill Clinton et Donald Trump, du prince Andrew (fils de feu la reine Elizabeth II et frère de l’actuel roi Charles III), de Michael Jackson ou encore de David Copperfield.

Le nom de Bill Clinton est mentionné à plusieurs reprises. Cependant, selon le « New York Times » et « Skynews », qui ont examiné l’ensemble des documents, aucune allégation répréhensible à son encontre n’est signalée. Johanna Sjoberg, une accusatrice de Jeffrey Epstein, aurait toutefois affirmé sous serment que l’homme d’affaires décédé en 2019 lui aurait dit que Bill Clinton « les aime jeunes, en faisant référence aux filles » (ce qui, pour autant, ne confirme en rien qu’ils auraient bénéficié des faveurs sexuelles des jeunes femmes que Jeffrey Epstein payait pour satisfaire ses amis et clients – aussi bien hommes que femmes).

40 documents judiciaires, pour un total d’environ un millier de pages, ont ainsi été rendus publics. L’acte judiciaire s’inscrit dans le cadre de la procédure en diffamation entre l’ex-maîtresse et complice de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, condamnée en 2022 à 20 ans de prison, et une plaignante états-unienne contre le couple, Virginia Giuffre. Pour le « New York Times », les documents dévoilent davantage l’étendue des crimes commis par Jeffrey Epstein, retrouvé mort en prison en 2019, accusé d’agressions sexuelles et de viols sur de nombreuses jeunes filles, mais ils n’apportent pas de nouvelles informations par rapport à ce qui était déjà connu.

Ces révélations judiciaires étaient prévues et attendues depuis une ordonnance du 18 décembre dernier de la juge new-yorkaise Loretta Preska, un document qui avait fait l’effet d’une bombe à retardement dans la capitale financière états-unienne lorsque la justice l’avait diffusé le 19 décembre,

Cet acte judiciaire résulte d’une procédure en diffamation à l’encontre de l’ex-maîtresse et complice de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell — qui purge depuis 2022 à une peine de 20 ans de prison — et portée par une plaignante américaine contre le couple, Virginia Giuffre.

La juge Preska avait listé, en décembre 2023, 180 personnes — sous des numéros et le pseudonyme « Doe » (nom utiliser dans le domaine judicaire des Etats-Unis d’Amérique pour cacher l’identité d’une personne ou pour les personnes dont l’appareil judiciaire ne connait pas l’identité, le plus souvent pour des corps retrouvés sans vie – ndlr) — et ordonné que leur identité soit « complètement » dévoilée « 14 jours » au plus tard après les 18 et 19 décembre, soit le 2 ou 3 janvier.

Réseau Epstein

D’après le média britannique « Daily News », qui avait révélé l’existence de cette liste, la plainte en diffamation de Virginia Giuffre contre Ghislaine Maxwell remonte à 2016 et avait été réglée l’année suivante. Mais le journal « Miami Herald » avait alors agi en justice, au civil, pour avoir accès au dossier et enquêter sur le réseau Epstein.

Pour justifier le dévoilement de noms — dont des personnalités déjà citées dans la presse — la justice s’appuie sur le fait que certaines personnes sont facilement identifiables dans des interviews publiées ces dernières années.

Dans le cas de Donald Trump, le milliardaire new-yorkais est mentionné dans les documents comme une connaissance d’Esptein, mais aucune mention n’est faite sur un éventuel comportement délictuel ou criminel. Quant à Bill Clinton, beaucoup plus proche du financier déchu et qui voyageait avec lui dans les années 2000, son nom est cité des dizaines de fois mais, là encore, sans indice clair de faits illégaux.

Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein étaient en couple au début des années 1990 avant de devenir collaborateurs professionnels. L’ex-mondaine britannique, française et états-unienne de 61 ans a été reconnue coupable en décembre 2021 à New York de trafic sexuel de mineures pour le compte d’Epstein et condamnée en juin 2022 à 20 ans d’emprisonnement.

Complotisme

L’homme, aux puissants relais économiques et politiques aux Etats-Unis d’Amérique et à l’étranger, était lui-même accusé d’avoir agressé sexuellement et violé des jeunes filles, mais son suicide par pendaison en prison à New York en août 2019 a éteint l’action publique à son encontre. L’influence du réseau Epstein a alimenté après sa mort nombre de théories complotistes sur un assassinat qui aurait été déguisé en suicide.

Mais la médecine légale de New York et la police fédérale (FBI) avaient conclu qu’il s’était bien donné la mort et que ce décès « ne résultait pas d’un acte criminel ». Et en juin dernier, le ministère de la Justice avait confirmé « les conclusions du FBI quant à l’absence d’actes criminels dans la mort d’Epstein ».

Dans un volet distinct de ce dossier international, le prince britannique Andrew, ami de la paire Maxwell-Epstein, a scellé en février 2022 un accord à l’amiable –pour 13 millions de dollars selon le « Daily Telegraph » — avec Virginia Giuffre, 40 ans, qui l’accusait de l’avoir agressée sexuellement en 2001 quand elle avait 17 ans (un pelotage de poitrine, d’après l’affirmation de la plaignante). Le prince de 63 ans, tombé en disgrâce, conteste ces accusations.

Autre proche d’Epstein, l’agent français de mannequins Jean-Luc Brunel, inculpé pour viols sur mineurs, a été retrouvé mort pendu en prison à Paris en février 2022.

Du côté des banques internationales qui avaient des liens avec Epstein, l’ex-patron de Barclays, James Staley, a été banni de la profession bancaire en octobre dernier et « JPMorgan » ainsi que « Deutsche Bank » ont versé respectivement, au printemps dernier, 290 millions et 75 millions de dollars à des victimes pour clore leurs passifs sur leurs relations avec le financier mort à 66 ans (ce qui montre à quel point notre société prônant une pureté absolue digne des plus fanatiques des religions connues, vont loin dans leurs délires, puisque, juste être en contact professionnel avec un homme accusé suffit à ce que l’on vous reproche d’avoir fait votre travail, qui, forcément, ne vous donne pas accès à la vie privée de votre partenaire d’affaires, comme si vous étiez vous-même un criminel du fait de ne pas avoir tout su d’un individu dont vous n’avez pas à vous occuper de la vie personnelle).

D’ailleurs, les fanatiques puritains (au moins par l’attitude extérieur et public), qu’ils sont croyants en des religions « spirituelles » ou en des religions politique, sociales et sociétales – comme les féministes et l’ensemble des gauchistes wokes – étaient déjà au bord de la jouissance que procure le plaisir de pouvoir diffamer et se faire des délires complotistes, dans les heures qui précédaient la parution de la liste, publiant à tour de bras, sur les réseaux sociaux des noms de personnalités que tous ces extrémistes de la pudibonderie « outragées pour rien » lynchent à longueur de temps, souvent depuis des années, allant même jusqu’à affirmer, comme nous l’avons personnellement relevé en grande quantité, que se trouveraient, obligatoirement, « ceux qui ont signé la tribune en soutien à Gérard Depardieu ».

Didier Maréchal & Christian Estevez

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