Le patrimoine de l’ex-président des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump, a bénéficié de 7,8 millions de dollars de la part de 20 pays, dont la Chine et l’Arabie saoudite, quand il était à la Maison-Blanche, en violation de la Constitution des EUA, ont dénoncé, ce jeudi 4 janvier, des parlementaires démocrates.
Le Parti démocrate a perdu, il y a un an, le contrôle de la Chambre des représentants au Congrès alors même qu’une commission parlementaire enquêtait sur d’éventuels manquements à une clause constitutionnelle qui interdit à tout fonctionnaire, secrétaire ou président de recevoir des émoluments étrangers, soit des cadeaux ou de l’argent d’autres gouvernements, sans l’accord du Congrès.
Selon un rapport intitulé « Maison-Blanche à vendre », endossé par la seule minorité démocrate de cette commission et révélé par le « Washington Post », des responsables de 20 pays – Chine, Inde, Turquie, Arabie saoudite, Qatar ou encore République Démocratique du Congo – ont payé, en 2017 et 2018, des loyers et des factures à quatre propriétés sur les 500 entités et sociétés de Donald Trump et de son groupe familial, la « Trump Organization ».
En tant que président, Donald Trump a accepté plus de 7,8 millions de dollars de versements d’États étrangers et de leurs dirigeants, parmi lesquels « certains des régimes les plus infects de la planète », fustige le rapport, qui accuse l’ex-locataire de la Maison-Blanche (2017-2021) d’avoir vu passer entre [ses] mains une partie de cet argent.
Les quatre biens immobiliers visés sont les bureaux et les appartements de la « Trump Tower », un gratte-ciel emblématique de la Cinquième Avenue de Manhattan, ainsi que des propriétés hôtelières ou résidentielles à New York, à Washington et à Las Vegas.
La banque publique chinoise ICBC, par exemple, louait des bureaux à la « Trump Tower » et les dépenses totales de Pékin au bénéfice du patrimoine immobilier de l’ex-chef d’État s’élèvent à 5,5 millions de dollars, selon le rapport.
L’ancien président Trump a violé la Constitution lorsque ses sociétés ont accepté ces émoluments sans le consentement du Congrès, ont dénoncé les démocrates du président Joe Biden, qui devrait probablement affronter de nouveau son rival républicain en novembre prochain pour le poste de président des Etats-Unis d’Amérique.
De plus, l’Arabie saoudite a payé au moins 615 422 $ en émoluments prohibés aux sociétés de l’ancien président Trump quand il était en fonction.
L’homme d’affaires de 77 ans est, selon les sondages, le favori pour les primaires républicaines en vue de la présidentielle états-unienne, qui démarreront le 15 janvier prochain. Toutefois, le milliardaire, inculpé quatre fois au pénal, fait face à plusieurs procès cette année. Lui et ses fils, Donald Jr et Eric, comparaissent actuellement au civil à New York pour fraudes financières de la « Trump Organization ».
Par contre, les condamnations d’Hunter Biden, fils de l’actuel président des EUA, Joseph Biden, et qui ont démontré que son père avait reçu, en toute illégalité, des « commissions » pour avoir facilité les affaires frauduleuses de son fils, avec la Chine et l’Ukraine, n’ont encore pas provoqué de procès contre l’actuel président des EUA. De quoi constater qu’il y a bien un « deux poids, deux mesures », dans la Justice états-unienne, majoritairement aux mains du parti démocrate.
Didier Maréchal