Ce week-end, Donald Trump a entamé sa campagne présidentielle en organisant deux rassemblements dans l’Iowa, État où se dérouleront les premières primaires la semaine prochaine. (Avec RMC).
Pour amorcer sa campagne, Donald Trump a adopté sa célèbre attitude. L’ex-président états-unien (2016-2020), aspirant à un nouveau mandat en 2024, a prononcé deux discours assez longs et dispersés devant ses partisans pour marquer son grand retour. Il a affirmé qu’il remporterait cette élection présidentielle pour la troisième fois consécutive, persistant dans sa conviction selon laquelle sa victoire de 2020 lui avait été volée.
Donald Trump affirme qu’il va « redresser l’Amérique » en battant Joe Biden, qualifié de « corrompu », « incompétent », « crapule » et selon lui, « le pire » président de l’histoire des États-Unis d’Amérique, le conduisant vers une éventuelle troisième guerre mondiale.
En revanche, Donald Trump assure que s’il remporte la présidence, il abordera la question de l’immigration clandestine, un des principaux thèmes de sa campagne. Il promet d’intercepter et d’expulser tous les immigrants clandestins, estimant leur nombre à plus de 10 millions de personnes.
Il se présente aussi comme le champion de la lutte contre la criminalité, partisan de nouvelles lois ultra-répressives. Dans un discours en novembre, il annonçait qu’il voulait éradiquer la racaille et les vermines. « La racaille, c’est la gauche radicale et woke, les communistes et les marxistes. Les vermines, ce sont les immigrés illégaux ».
Les éditorialistes des grands journaux se demandent si la démocratie états-unienne n’est pas en danger. Le « New York Times » a évoqué un « risque de dictature », ce qui fait rire Donald Trump qui a précisé: « Je serai un dictateur, mais pour un jour seulement ». Vendredi 5 janvier, Joe Biden a comparé les discours de Donald Trump à la propagande des nazis.
On comprend bien que la campagne qui commence entre les deux vieux candidats risque d’être extrêmement violente. Ce sera le match de deux « papys flingueurs » âgés respectivement de 77 et 81 ans.
Donald Trump va aussi faire campagne sur le thème du protectionnisme
Donald Trump veut protéger les entreprises états-unienne et, ce week-end, il en fait la démonstration en se moquant d’Emmanuel Macron. Il a raconté que lorsqu’il était président, la France avait voulu taxer de 25% certaines entreprises états-uniennes. Donald Trump, en meeting, a raconté qu’il avait alors téléphoné à Emmanuel Macron, et qu’il l’avait menacé de taxer immédiatement à 100% les vins et les champagnes français. Et Emmanuel Macron l’aurait supplié, “non Donald, s’il vous plaît, ne faites pas cela, Donald, je retire mon projet”.
Voilà comment Donald Trump se présente comme l’homme capable de régler les problèmes en un coup de fil et de facilement faire plier le président français, qu’il qualifie au passage de « chic type ».
Donald Trump favori des sondages
Donald Trump est d’abord archi-favori pour remporter le « caucus » de l’Iowa, lundi prochain, 15 janvier 2024, puis les primaires suivantes face aux deux autres candidats qui visent l’investiture du parti républicain, Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, et Nikki Haley, ancienne ambassadrice et ancienne gouverneure de Caroline du Sud. Donald Trump est crédité de 60% des voix dans l’Iowa, contre à peine 15% pour chacun de ses deux principaux adversaires. Et s’il remporte les primaires comme annoncé, il est aussi aujourd’hui favori pour battre Joe Biden en novembre prochain.
De nombreux procès sur sa route
C’est un parcours du combattant qui attend Donald Trump. Avec quatre procès à venir d’ici l’élection états-unienne, dont le plus important commencera le 4 mars, la veille du « Super Tuesday », le jour où se jouent les primaires. C’est le procès pour son rôle lors de l’attaque du Capitole il y a trois ans.
Donald Trump fait face en tout à 91 inculpations. Il en plaisante en disant qu’il est plus poursuivi qu’Al Capone. Aujourd’hui, tous les scénarii sont possibles. Donald Trump pourrait se retrouver en prison avant l’élection, mais il peut tout aussi bien être élu, et dans ce cas s’auto-amnistier.
Didier Maréchal