Iran : Une Iranienne reçoit 74 coups de fouet « pour avoir publié une photo sans le voile »

Les autorités iraniennes persistent dans leur combat contre la montée des actes de désobéissance chez les femmes qui rejettent le port du voile. Dimanche, les instances judiciaires ont annoncé qu’une jeune femme a été condamnée à 74 coups de fouet pour avoir partagé une photo montrant ses cheveux découverts sur les réseaux sociaux. (Source : AFP).

Une femme a été fouettée, le 3 janvier dernier, pour « atteinte aux mœurs publiques » en Iran et condamnée à payer une amende pour non-port du voile islamique, a déclaré, dimanche 7 janvier, l’Autorité judiciaire iranienne.

Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire dans ce pays dont la loi s’appuie sur la « charia » (« loi », en arabe, sous-entendant que la « loi religieuse de l’islam est la seule loi acceptable et valable – ndlr), et ce pour toutes les femmes, même étrangères.

« La condamnée, Heshmati, a encouragé la permissivité (en sortant) de manière ignoble dans des endroits très fréquentés de Téhéran », a déclaré, samedi soir, l’organe de presse de la justice « Mizan Online ». « Sa peine de 74 coups de fouet a été exécutée conformément à la loi et à la charia » et « pour atteinte aux mœurs publiques », a ajouté ce même média.

Une photo sans le voile publiée sur les réseaux sociaux

« La justice iranienne affirme que sa peine est due au fait qu’elle a reçu de l’argent de la part de groupes basés à l’étranger pour se montrer sans voile en public », rapporte le correspondant de « France 24 » à Téhéran. Mais son avocat, Maziar Tatati, a déclaré au journal réformiste « Shargh » que sa cliente avait été arrêtée en avril « pour avoir publié une photo sans porter le voile sur les réseaux sociaux ». Me Tatati a ajouté que madame Heshmati avait été également condamnée à une amende « pour non-port du voile musulman en public ».

Ces derniers mois, de plus en plus de femmes sont apparues sans voile dans les lieux publics, notamment après le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.

Tentative d’intimider les femmes

« Cette affaire a provoqué une grande émotion en Iran sur les réseaux sociaux », commente le correspondant de « France 24 » à Téhéran. La jeune femme a raconté sur sa page Facebook comment son arrestation – en avril 2023 – s’est passée et comment elle a résisté. « Jusqu’au dernier moment elle a refusé de porter le voile alors qu’elle était menacée de recevoir ces coups de fouet ».

Face à des actes de désobéissance de la part des femmes sur le port du voile, les autorités ont tenté de durcir le ton, en annonçant davantage de contrôles, notamment à l’aide de caméras, et en arrêtant des actrices posant sans hijab sur les réseaux sociaux.

En septembre dernier, le Parlement a voté en faveur d’un projet de loi qui durcirait les sanctions à l’encontre des personnes qui enfreignent le code vestimentaire.

Joseph Kouamé

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