À partir du 1er janvier 2024, les nouvelles réglementations rendant le compostage obligatoire sont désormais en vigueur. Voici un aperçu de celles-ci.
Depuis le début de l’année 2024, le recyclage des déchets organiques est désormais, une obligation en France selon la nouvelle réglementation sur le « compost obligatoire ». Les municipalités, soutenues par « le Fonds vert gouvernemental », doivent proposer aux habitants des moyens de trier les « biodéchets », tels que les restes de nourriture, les épluchures de légumes, les produits alimentaires périmés et les déchets de jardin.
Les ménages et les entreprises sont tenus de jeter les matières organiques soit dans une petite poubelle réservée à la collecte à domicile, soit dans un point de collecte municipal. Auparavant, seuls ceux qui produisaient plus de cinq tonnes de déchets organiques par an étaient tenus de les trier.
Les déchets seront ensuite transformés en biogaz ou en compost pour remplacer les engrais chimiques. Ils peuvent également être compostés à domicile.
Les autorités locales sont actuellement tenues de fournir aux ménages un moyen facile de composter ou de trier les déchets organiques.
Pendant que les installations sont mises en place, aucune amende ne sera imposée en cas de non-respect de cette obligation. Il reste à voir si des règles plus strictes seront imposées à l’avenir.
Un tiers des déchets ménagers sont des « biodéchets«
Les déchets organiques provenant des aliments et des jardins représentent près d’un tiers des déchets ménagers. Lorsqu’ils sont mélangés à d’autres déchets, ils finissent généralement dans des décharges ou des incinérateurs, où ils produisent des gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur, comme le méthane et le CO2.
Selon la Commission européenne, les déchets alimentaires sont responsables d’environ 16 % des émissions totales du système alimentaire de l’Union Européenne. À l’échelle mondiale, les pertes et les déchets alimentaires génèrent chaque année environ 8 % de toutes les émissions causées par l’Homme, selon les Nations Unies. Ils peuvent également contaminer les emballages destinés au recyclage, comme le papier, le plastique et le verre.
En 2018, seuls 34 % du total des « biodéchets » de l’UE ont été collectés, ce qui signifie que 40 millions de tonnes de nutriments potentiels pour les sols ont été jetés, selon l’ONG « Zero Waste Europe ».
En France, on estime que 82 kg de déchets compostables sont jetés chaque année par personne.
Le tri des « biodéchets » est-il obligatoire dans d’autres pays européens ?
La directive-cadre européenne sur les déchets encourage cette année la collecte des « biodéchets », mais ne fixe pas d’objectifs obligatoires.
Dans de nombreux pays européens, le tri des déchets organiques a déjà été mise en œuvre au niveau municipal. Milan, en Italie, gère un programme de collecte des déchets alimentaires résidentiels depuis 2014. Les ménages ont reçu des poubelles dédiées et des sacs compostables pour lancer le programme.
Ailleurs, les taxes ou l’interdiction d’incinérer les « biodéchets » ont encouragé la mise en place de programmes similaires, les poubelles séparées et le compostage domestique étant largement répandus en Autriche, aux Pays-Bas et en Belgique.
Le Royaume-Uni a annoncé son intention de mettre en place une collecte séparée des déchets alimentaires en 2023. Cette collecte reste facultative pour les ménages en Angleterre, mais elle est appliquée de manière plus stricte au Pays de Galles et pour les propriétaires d’entreprises.
Comment trier vos « biodéchets » ?
Idéalement, tous les déchets, y compris les matières organiques, devraient être réduits au minimum – et ce, tout simplement, en évitant le gaspillage, pratique odieuse des sociétés de consommations à l’excès qui ne savent même plus quelle est la valeur du monde qui les enture, et ce d’autant plus qu’elles sont entretenues dans l’idée que vivre dans le confort de son petit égo, c’est pouvoir se permettre de gaspiller aussi la nourriture sans se préoccuper du « prochain » qui n’a pas de quoi se nourrir, et que, de plus, il y aura toujours surabondance de biens.
Cet objectif peut être atteint en planifiant soigneusement les repas. La consommation, la congélation ou la conservation des aliments avant leur péremption, ainsi que l’utilisation de toutes les parties d’un ingrédient, contribuent également à réduire les déchets. Certains déchets alimentaires peuvent même être transformés en aliments pour animaux (ce qui sera toujours mieux que de leur acheter des produits faits « exprès pour eux », qui ne sont, en réalité, qu’une pratique inventée par l’ultra libéralisme pour augmenter ses profits en mettant dans la têtes des gens que leurs animaux doivent être traités comme des êtres humains, à la ressemblance de leurs maîtres).
Les déchets alimentaires qui ne peuvent être conservés ou réutilisés doivent être compostés ou triés pour être collectés. Il s’agit des restes alimentaires non consommés, des produits de boulangerie, des produits laitiers, des coquilles d’œuf, des fruits et légumes et de leurs pelures, des aliments moisis, des aliments pour animaux, de la viande et du poisson crus ou cuits, des os, du marc de thé et de café.
Il n’en reste pas moins, que, comme nous l’avons souligné, pour éviter d’accroitre le problème climatique, ce qu’il faut, avant tout, c’est éduquer les populations – particulièrement celles des pays « développés – » à ne pas gaspiller ce que même leurs grands-parents ne pouvaient même pas se payer pour se nourrir et que encore un fort pourcentage de leurs concitoyens ne peuvent espérer obtenir pour ne pas mourir de faim.
Joseph Kouamé & Christian Estevez