Guatemala, le social-démocrate Bernardo Arevalo investi nouveau président

Suite à des mois d’incertitude, la cérémonie d’investiture du président élu du Guatemala, Bernardo Arévalo, a finalement eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi 15 janvier, avec plus de neuf heures de retard en raison de débats prolongés au Parlement concernant l’inscription des députés du parti avec lequel le nouveau président a remporté les élections. (Source : AFP).

Le social-démocrate Bernardo Arévalo, élu en août 2023 sur la promesse de combattre la corruption, a été investi, dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 janvier 2024, nouveau président du Guatemala, après des mois d’incertitude et des tensions jusqu’à la dernière minute.

La cérémonie s’est tenue avec plus de neuf heures de retard en raison de longs débats menés au Parlement avant l’investiture, à laquelle ont assisté des dirigeants d’Amérique latine, des représentants de l’Union Européenne et des États-Unis d’Amérique. Main gauche sur la Constitution et bras droit levé, Bernardo Arévalo, 65 ans, a juré de servir le Guatemala sous les vivats de l’assistance, au Théâtre national, à Guatemala (capitale du Guatemala).

Les députés alliés du président sortant Alejandro Giammattei ont d’abord obtenu que les 23 députés du parti « Semilla » de Bernardo Arévalo soient enregistrés comme indépendants, le parquet ayant suspendu temporairement « Semilla » pour des fraudes présumées lors de sa création en 2017.

« Les députés ont la responsabilité de respecter la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Ils tentent de violer la démocratie avec des broutilles et des abus de pouvoir », avait écrit durant ces débats Bernardo Arévalo sur le réseau social « X ». « Ce qu’ils font, c’est retarder l’installation du Parlement de la dixième législature, parce qu’ils ne veulent pas donner le pouvoir au président Arévalo », avait aussi accusé le député José Ines Castillo.

À l’extérieur du Parlement, des centaines de partisans de Bernardo Arévalo ont forcé des barrages de police pour s’approcher du bâtiment, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Le parquet et la procureure générale du Guatemala, Consuelo Porras, placée sur une liste d’acteurs « corrompus » du ministère de la Justice des États-Unis d’Amérique, avaient obtenu la suspension provisoire du parti de Bernardo Arévalo pour des irrégularités supposées lors de sa création en 2017.

Le parquet avait également tenté d’obtenir l’annulation des élections ou la levée de l’immunité de Bernardo Arévalo et de sa vice-présidente élue, des manœuvres vertement dénoncées par les États-Unis d’Amérique, l’UE, l’ONU et encore par l’Organisation des États américains (OEA).

Bernardo Arévalo fustige un « lent coup d’État »

« Le peuple guatémaltèque et la communauté internationale nous observent », a ajouté Bernardo Arévalo dans son message sur « X ».

Au jeu des alliances, la nouvelle Assemblée installée a élu un membre de « Semilla », Samuel Pérez, 31 ans, nouveau président du Parlement monocaméral. Une victoire éclatante pour le camp Arévalo.

Fils du réformateur Juan José Arévalo, premier président démocratiquement élu du Guatemala en 1945 après des décennies de dictature, Bernardo Arévalo, 65 ans, n’a eu de cesse de dénoncer un « lent coup d’État » pour empêcher le respect des urnes.

Il succède au président sortant de droite Alejandro Giammattei, pointé du doigt pour son soutien à la procureure générale Consuelo Porras, et sous le mandat duquel plusieurs procureurs luttant contre la corruption, profondément enracinée au sein du gouvernement et des institutions, ont été arrêtés ou contraints à l’exil.

Joseph Kouamé

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