Haïti : un mandat d’arrêt émis contre la veuve de Jovenel Moïse dans l’enquête sur l’assassinat du président

Le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence par un commando, tandis que son épouse, Martine Moïse, a été gravement blessée. En Haïti, un juge d’instruction a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de la veuve de l’ancien président haïtien. (Avec : RFI).

Le juge Walther Wesser Voltaire, chargé de superviser l’enquête sur le meurtre du président Jovenel Moïse, en Haïti, a émis un ordre d’arrestation à l’encontre de Martine Moïse, selon le « Miami Herald ».

Le mandat a été émis il y a plusieurs mois et transmis à la police haïtienne, mais son existence n’a été révélée que ce lundi 29 janvier, lorsqu’une copie a été diffusée sur les réseaux sociaux haïtiens. Le juge souhaite interroger l’épouse de l’ancien chef d’État sur des accusations incluant « vol à main armée, tentative d’assassinat, assassinat, association de malfaiteurs, etc., au préjudice du président de la République ».

Cependant, la police n’a pu procéder à l’arrestation de Martine Moïse, car elle n’est pas actuellement en Haïti. Selon le « Miami Herald », elle réside actuellement dans le Sud de la Floride en attendant une décision des autorités états-uniennes de l’immigration concernant une éventuelle prolongation de son séjour. Elle était en visite avec un visa de voyage, qui a depuis expiré.

L’ancienne première dame a décliné l’invitation à comparaître devant le juge, qui souhaite l’interroger sur l’attentat, et a plutôt demandé son renvoi. Le mandat d’arrêt a été émis en raison de son absence à la convocation du juge d’instruction. Il ne mentionne pas une éventuelle implication de Martine Moïse dans la mort de son mari, selon le quotidien états-unien.

Le 7 juillet 2021, l’ancienne première dame d’Haïti, Martine Moïse, se trouvait avec son mari, Jovenel Moïse, et leurs deux enfants dans leur résidence lorsque des assaillants ont pénétré par effraction et lui ont tiré dessus. Bien qu’elle ait survécu à l’attaque, Martine Moïse a été évacuée vers les États-Unis d’Amérique par ambulance aérienne et soignée en Floride avant de retourner à Port-au-Prince. Après une première coopération avec les autorités haïtiennes, elle a depuis refusé de participer à l’enquête. Elle s’est abstenue de prendre part aux cérémonies officielles de commémoration en l’honneur de Jovenel Moïse et à l’inauguration du mausolée.

L’ex-première dame n’a donné que quelques rares interviews depuis l’assassinat de son mari. Lors d’une intervention sur « RFI », elle avait critiqué les autorités haïtiennes. Bien que de nombreuses personnes aient été arrêtées et qu’une enquête états-unienne soit en cours, le mobile du meurtre et son commanditaire demeurent toujours mystérieux.

Deux enquêtes distinctes sont en cours concernant le meurtre de Moïse, ayant déjà conduit à quatre suspects plaidant coupables aux États-Unis d’Amérique. Rodolphe Jaar, un homme d’affaires chilo-haïtien, a été condamné à la réclusion à perpétuité en Floride en juin après avoir admis avoir financé et armé le commando responsable de la mort de Jovenel Moïse. Parmi les suspects figurent deux dirigeants d’une société de sécurité accusés d’avoir recruté des mercenaires colombiens.

Après des mois d’impasse, l’enquête sur Haïti a pris de l’ampleur à la fin de l’année dernière, notamment lorsque Walther Wesser Voltaire, le cinquième juge d’instruction affecté à l’affaire, a commencé à examiner de près les proches de l’ancien président et à convoquer un nouveau groupe de suspects. Il a notamment interrogé l’ancien Premier ministre Claude Joseph.

Joseph Kouamé

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