« Président » de l’Azerbaïdjan depuis 2003, Ilham Aliyev semble se diriger vers un cinquième mandat lors d’une élection largement prévue. Fort de sa victoire au Haut-Karabakh, le président a intensifié, ces derniers mois, la répression à l’encontre de toute forme d’opposition. (Avec AFP).
L’ « autoritaire président » de l’Azerbaijan, Ilham Aliev, au pouvoir depuis deux décennies, a été réélu ce mercredi 7 février, pour un cinquième mandat, avec plus de 90% des suffrages, selon des résultats partiels. La participation s’est établie à 67,7%, a indiqué le chef de la Commission électorale centrale lors d’une conférence de presse.
Les électeurs avaient le choix entre sept candidats, dont Ilham Aliev, qui a hérité du pouvoir au décès de son père en 2003. Mais aucune des autres personnalités ne représentait une véritable alternative et « tous ont soutenu le président dans le passé proche », note l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Certains ont même, durant la campagne, encensé Ilham Aliev, qui a « tenu toutes ses promesses ».
Les véritables partis d’opposition, laminés par des années de répression, boycottaient ce scrutin qualifié de « farce », comme lors de la précédente présidentielle de 2018.
Des bureaux de vote ouverts dans le Haut-Karabakh
En janvier, Ilham Aliev a expliqué avoir convoqué cette élection anticipée, initialement prévue en 2025, pour célébrer le début d’une « nouvelle ère » après l’opération militaire réussie au Haut-Karabakh. Le chef d’Etat surfe sur sa victoire militaire contre les séparatistes arméniens en septembre dernier, qui a mis fin à trois décennies de sécessionnisme marquées par deux guerres.
Geste symbolique, le président Aliev et sa famille ont glissé leurs bulletins dans l’urne à Khankendi, la principale ville du Haut-Karabakh, appelée Stepanakert par les Arméniens. Des bureaux de vote azerbaïdjanais y ont ouvert pour la première fois depuis la chute de l’Union soviétique.
L’Azerbaïdjan est aussi habitué aux dernières places des classements des groupes de défense des droits humains. L’organisation états-unienne de promotion de la démocratie « Freedom House » le classe ainsi parmi le « pire du pire » en termes de libertés civiles. C’est, pourtant, ce même dictateur dont Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne, placée à ce poste par petits arrangements politiques, a pris comme partenaire de l’Union Européenne, pour l’achat des hydrocarbures, le qualifiant de « partenaire sûr », pour compenser le gaz et le pétrole de Russie, dont son dirigeant, Vladimir Putin, est, lui, qualifié de dictateur par cette même Von Der Leyen et l’ensemble des dirigeants européens.
Didier Maréchal