Le Parti démocrate du président Joe Biden a remporté, ce mardi 13 février au soir, un siège à la Chambre des représentants, à Washington, remplaçant dans une circonscription de New York un républicain expulsé du Congrès pour mensonges en série. (Source : AFP).
Avec cette victoire du démocrate centriste Tom Suozzi contre la républicaine Mazi Pilip, selon les projections des télévisions « CNN » et « NBC », les démocrates entament encore un peu plus la très mince majorité du Parti républicain à la Chambre: jusqu’ici 219 sièges républicains contre 212 démocrates et quatre sièges vacants, à neuf mois des élections présidentielle et législatives pour renouveler en partie le Sénat et la Chambre.
Dans cette circonscription de New York, englobant une partie de l’arrondissement du Queens et du comté de Nassau, sur la péninsule de Long Island, Tom Suozzi, déjà représentant de 2016 à 2022, remplacera le républicain George Santos jusqu’au prochain scrutin de novembre. Le vainqueur, âgé de 61 ans et politicien expérimenté, s’est exclamé «Dieu merci!» depuis son fief de campagne en banlieue, se réjouissant d’avoir «gagné» malgré une campagne de «coups tordus» et de «mensonges», notamment sur la crise migratoire, déstabilisant New York depuis près de deux ans. Le maire démocrate Eric Adams, à la tête de la mégapole de 8,5 millions d’habitants, qui a accueilli depuis avril 2022 plus de 165 000 immigrants et demandeurs d’asile d’Amérique Latine et d’Afrique de l’Ouest, a salué une «bonne nouvelle pour New York».
Si l’élection avait une résonance nationale, elle s’est tenue aussi après l’expulsion historique de la Chambre des représentants de l’élu républicain sortant de cette circonscription new-yorkaise, George Santos. Le trentenaire s’était illustré par ses mensonges répétés et a été inculpé de délits financiers, avant d’être destitué par le Congrès le 1er décembre. Une centaine de républicains et plus de 200 démocrates avaient voté pour l’évincer, une telle sanction n’ayant été utilisée que cinq fois dans l’histoire du Congrès. À la suite de révélations du « New York Times », George Santos avait dû admettre avoir menti sur des pans entiers de sa vie pour embellir son CV. Il n’avait en fait jamais travaillé pour les banques états-uniennes « Goldman Sachs » ou « Citigroup », ni détenu de diplôme de la New York University (NYU).
Il a également été inculpé d’escroquerie envers ses donateurs ainsi que de blanchiment et fraude, chefs d’accusation pour lesquels il a plaidé non coupable.
Didier Maréchal