La stratégie aux élections européennes a créé une division au sein du mouvement « Génération-s » de Benoît Hamon. Les deux coordinateurs ont proposé une alliance avec « La France insoumise », entraînant un vote des militants, tandis que le bureau exécutif a suspendu les coordinateurs. (Source : AFP).
Jeudi dernier , les deux coordinateurs du mouvement de gauche « Génération-s » (créé par Benoit Hamon après son humiliant score de 6,36% aux élections présidentielles de 2017, alors qu’il était le candidat du Parti Socialiste), ont annoncé un vote des militants en faveur d’une alliance avec « LFI », le parti d’extrême gauche antisémite créé par Jean-Luc Mélenchon. Une décision contestée par le bureau exécutif, qui les a suspendus.
La stratégie pour les élections européennes du mouvement « Génération·s », fondé par Benoît Hamon, ne fait pas l’unanimité. Jeudi 22 février, les deux coordinateurs du mouvement, Arash Saeidi et Léa Filoche, ont annoncé un vote des militants en faveur d’une alliance avec La France insoumise (LFI). Le bureau exécutif a décidé de la suspension des coordinateurs, divisant ainsi le mouvement. Les coordinateurs ont envoyé dans la soirée un communiqué affirmant que les militants avaient entériné le choix d’une alliance avec la liste LFI, menée par Manon Aubry. Ils ont précisé que cette option avait recueilli 59 % des voix, contre 17,5 % pour une alliance avec la liste des Ecologistes, menée par Marie Toussaint ; 16 % ont voté pour ne pas participer à ces élections, et 7,5 % se sont abstenus.
LFI, qui plaide toujours pour un rassemblement aux européennes avec les autres forces de la « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (Nupes), comme lors des législatives de 2022, s’est aussitôt réjouie de cette décision. « Merci à Génération·s de s’engager avec nous. Ensemble, nous créons la seule dynamique de rassemblement face à Macron/Bardella », a écrit, sur « X », Mme Aubry.
Mais plus tard dans la nuit, un communiqué du bureau exécutif de « Génération·s » a fait savoir que les deux coordinateurs, « suspendus de leurs fonctions », avaient « pris la responsabilité de communiquer en leur nom propre avec les moyens du parti » et qu’« aucune des communications de ce 22 février n’engage[ait] Génération·s ». « Une communication officielle interviendra dans les prochains jours », a ajouté le bureau exécutif.
« La division de la gauche produit, dans toutes les familles, des déchirements regrettables », a déploré, sur « X », Benjamin Lucas, l’un des quatre députés « Génération·s », qui siègent dans le groupe Ecologiste. «Puissent ces déchirements ne pas être irrémédiables au regard de la période et des responsabilités qu’elle implique pour ceux que nous voulons représenter », a-t-il ajouté.
« Génération·s » a été fondé en 2017 par l’ancien socialiste Benoît Hamon, qui affirme avoir quitté la vie politique en septembre 2021 pour prendre la tête de l’ONG « Singa » (mais dont toutes les prises de paroles, rien que depuis la panthéonisation de Manouchian, sont strictement politique et dans le même sens que tous les mouvements gauchistes par leurs raccourcis historiques concernant Marine le Pen et le RN). Le mouvement « Génération-s » avait été le premier à signer avec « LFI » pour la « Nupes » aux législatives de 2022 – le seul moyen de pouvoir obtenir des sièges au Parlement pour un mouvement qui n’a aucun moyen de faire élire le moindre de ses représentants en se présentant seul.
Didier Maréchal & Christian Estevez