La présence de Marion Maréchal dans l’émission « Ecorama » de la banque en ligne « Boursorama » a suscité la controverse sur les réseaux sociaux.
Face à la polémique, la banque en ligne – qui est également un média – a réagi sur les réseaux sociaux, indiquant s’efforcer « d’assurer un principe d’équité entre les différents partis et mouvements politiques de notre pays ».
« Veuillez m’envoyer le formulaire de clôture de compte » et « Cela se dirige vers la fermeture des comptes pour toute la famille ».
Les récits de clients mécontents de la banque en ligne « Boursorama » exprimant le souhait de changer d’établissement bancaire se multiplient sur le réseau « X » depuis dimanche. Cette polémique fait suite à l’invitation de Marion Maréchal, tête de liste du parti de droite nationaliste « Reconquête! » aux élections européennes, dans l’émission « Ecorama », le format des grandes interviews économiques de la banque en ligne. Au cours de l’entretien, la représentante du parti fondé par Éric Zemmour a été interrogée notamment sur les thèmes du chômage et de la dette.
Face au tollé provoqué, « Boursorama » s’est expliqué sur le réseau « X » : « Depuis 20 ans, le portail d’information Boursorama est un média qui suit l’actualité économique et financière. Comme tout média, il s’efforce d’assurer un principe d’équité entre les différents partis et mouvements politiques de notre pays. La liste des invités de l’émission Ecorama qui est composée d’hommes et femmes politiques de tous les grands partis et des principaux représentants syndicaux en atteste. De fait, Boursorama n’est pas le ‘partenaire’ d’un parti politique, quel qu’il soit. Soyez assurés que nous veillons constamment à ce que toutes les sensibilités politiques soient représentées sur notre média. »
Ont ainsi été reçues, récemment, des personnalités aussi diverses que le député Renaissance Marc Ferracci, le directeur-général de « Danone » Antoine de Saint-Affrique, ou encore la députée LFI Aurélie Trouvé. Dans son interview, Marion Maréchal a pu développer ses arguments, bases de son logiciel économique. Elle avait dénoncé «un système d’assistanat dans notre pays qui n’incite pas le retour au travail.» : «Le travail doit payer mieux, il faut donc se poser la question des charges qui pèsent sur les salaires». Si le discours est, somme toute, assez classique, issu d’une droite libérale, c’est sans doute l’image que renvoie Marion Maréchal, petite-fille de Jean-Marie Le Pen et ancienne députée FN, qui a pu déplu à certains clients – qui, à n’en pas douter, font partie de ceux qui souhaitent voir la disparition de « CNews » et autres médias du groupe Bolloré, au nom d’un manque de pluralisme de la part de ces médias (ce qui est tout simplement faux et ce malgré le fait que la majeure partie de la gauche et de « l’extrême-centre » macronien » refusent catégoriquement de répondre aux invitations de ces médias pour des débats et/ou interviews).
Didier Maréchal & Christian Estevez