D’après le classement de la diplomatie mondiale de 2024 publié lundi par « The Lowy Institute », la Chine conserve le réseau diplomatique le plus vaste au monde, suivi par les États-Unis d’Amérique.
Il fut un temps où la France était le deuxième réseau diplomatique mondial, juste après les États-Unis d’Amérique. Cependant, cette époque est révolue. Selon le dernier classement de la diplomatie mondiale publié dimanche 25 février, par le centre de réflexion australien « The Lowy Institute », la France a glissé à la cinquième position en 2023, perdant ainsi deux places en un an. Après avoir longtemps occupé la deuxième position derrière les États-Unis d’Amérique, Paris avait déjà été relégué à la troisième place en 2019 lorsque Pékin avait pris la première place. La Turquie et le Japon occupent désormais les troisième et quatrième positions de ce classement, basé sur le nombre d’ambassades et de consulats répartis sur les cinq continents.
D’après les analyses du « Lowy Institute », qui a étudié les réseaux diplomatiques de 66 pays et territoires d’Asie, du G20 et de l’OCDE, la France a fermé 18 missions depuis 2016, portant le total à 249 consulats et ambassades actuels. Christian Lequesne, auteur d’Ethnographie du Quai d’Orsay (CNRS Éditions, 2017), apporte toutefois une nuance à cette diminution, la considérant non comme le signe d’un déclin sur la scène internationale. Selon lui, Paris a plutôt fermé certains postes consulaires, principalement pour des raisons budgétaires, plutôt que des ambassades.
«La diplomatie française repose sur le principe de ce qu’on appelle l’universalité du réseau : on veut maintenir une présence partout, y compris par de petits postes, appelés PPD (postes de présence diplomatique)», explique le professeur à Sciences Po. Au Botswana, aux Fidji, en Moldavie ou encore au Soudan du Sud, la France compte ainsi sur de petites représentations avec le minimum de personnel, un ambassadeur, un conseiller politique et un conseiller culturel.
Au cours de la même période 2016-2024, Ankara a ouvert près de 30 nouvelles missions, pour atteindre 252 représentations au total. «Cela accompagne leur dynamique économique. La Turquie était déjà très présente au Moyen-Orient, et se déploie maintenant largement en Afrique», note Christian Lequesne. «Dans le secteur de la construction notamment, les Turcs concurrencent les Chinois dans les pays africains et cherchent à approfondir les liens culturels, via des bourses d’étudiants qu’ils envoient en Turquie».
Selon les données compilées par le centre de réflexion australien, la Chine maintient sa position en tête avec 274 représentations diplomatiques dans le monde. Les États-Unis d’Amérique la suivent de près avec 271 missions. Pékin occupe cette première place depuis 2019, témoignant des ambitions de la République populaire qui, déjà deuxième sur la scène de la puissance économique, aspire à devenir le nouveau leader mondial d’ici son centenaire en 2049.
Joseph Kouamé