Guerre Russie – Ukraine : La présence caché de militaires occidentaux aux côtés de Kiev

La position d’Emmanuel Macron concernant un possible envoi de troupes en Ukraine a suscité une désapprobation parmi les alliés occidentaux. Pourtant, des forces étrangères sont déjà présentes, de manière plus ou moins officielle, sur le territoire ukrainien depuis plusieurs années et les Etats concernés le reconnaissent enfin.

Devant les députés de la Commission de la défense nationale et des forces armées, le 27 février dernier, Sébastien Lecornu clarifie les choses : la France n’a aucunement l’intention d’envoyer des soldats en Ukraine « pour faire la guerre à la Russie ». Cette clarification intervient suite à une déclaration d’Emmanuel Macron la veille, lors d’une conférence de soutien à Kiev à Paris, où le président a évoqué la possibilité d’envoyer des troupes au sol pour la deuxième fois – la première fois, le 16 février dernier, durant sa conférence de presse à l’issue de la signature d’un accord de sécurité entre la France et l’Ukraine, n’ayant, visiblement été comprise ou retenue que par un infime nombre de médias (dont nous faisons partie), de citoyens et de personnalité.

Bien que les alliés européens de Kiev, de Londres à Berlin, aient immédiatement rejeté cette idée, la sortie du chef de l’État a ravivé la délicate question de la présence des forces alliées aux côtés de Kiev. Officiellement, la France se limite à la formation de militaires ukrainiens et à l’envoi de matériel, sans intervention directe sur le terrain.

« La France ne dispose pas d’unité constituée de soldats qui participent directement aux combats ou aux manœuvres en Ukraine, assure le général Jérôme Pellistrandi à « franceinfo ». En revanche, en livrant des armes à l’Ukraine, il faut imaginer que du personnel français est sur place pour aider à l’utilisation de ces équipements, pour aider à l’entretien, pour donner des informations aussi. » Mais « le ministère des Armées ne peut pas le dire », explique-t-il. Tout comme il ne peut rien dire sur les agents de la DGSE (services secrets français – ndlr)) qui sont présents en Ukraine. La nature de leurs actions étant de fait clandestine, tout est évidemment confidentiel. ». « Il est évident que les Britanniques envoient des agents du MI6, que les Américains envoient des agents de la CIA, et que la France envoie des agents de la DGSE en Ukraine. »déclare le général Jérôme Pellistrandi à franceinfo.

Sollicitée par le journal « Le Monde », une source diplomatique ukrainienne est tout aussi claire. « Tous les Etats alliés sont présents en Ukraine, assure-t-il. Il ne s’agit pas d’unités de combat, mais il y a par exemple des représentants de tous les services de renseignement. »

D’ailleurs, la France n’a « pas découvert » l’Ukraine en février 2022. « Les deux pays avaient déjà des relations dans de nombreux domaines, précise le général Pellistrandi. Donc des agents de la DGSE avaient déjà l’habitude de faire des allers-retours avant l’invasion russe. » De fait, la France, comme ses alliés occidentaux, suit de près la situation dans ce pays depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la guerre dans le Donbass entre Ukrainiens et séparatistes prorusses.

À la fin de février, un article du « New York Times » a créé une forte agitation. Intitulé « Comment la CIA aide secrètement l’Ukraine à combattre Putin », il a révélé que l’agence de renseignement possède douze bases le long de la frontière entre la Russie et l’Ukraine depuis 2014. Ces installations ont joué un rôle crucial, établissant un « partenariat secret en matière de renseignement essentiel pour les deux pays dans leur lutte contre la Russie », selon le journal – tout cela confirmant les accusations de la Russie depuis huit ans, mais à chaque fois décriées par l’Occident comme « propagande russe »…

Quelques jours plus tard, le 1er mars, l’Allemagne a été confrontée à l’embarras lorsque la diffusion d’une conversation entre des officiers allemands de haut rang sur les réseaux sociaux russes a dévoilé des informations confidentielles sur l’envoi potentiel de missiles de longue portée Taurus à l’Ukraine, auquel Berlin s’oppose actuellement. Cette diffusion révèle des secrets de pays alliés et suggère la présence des Français et des Britanniques sur le sol ukrainien. Olaf Scholz, qui a promis une enquête « très approfondie », est confronté à des critiques sévères au Royaume-Uni, note le quotidien « Handelsblatt ».

Pourtant, après deux ans de guerre, c’est bien Londres qui semble la plus transparente sur la présence de ses hommes en Ukraine. « Au-delà du petit nombre de personnels dont nous disposons dans le pays pour soutenir les forces armées ukrainiennes, nous n’avons aucun projet de déploiement à grande échelle », a déclaré, mardi 27 février, à la presse, le porte-parole du Premier ministre britannique.

Fin 2022, déjà, un ancien commandant général des « Royal Marines » admettait que des commandos britanniques avaient mené des « opérations discrètes » dans un « environnement extrêmement sensible ». C’était alors la première fois qu’un militaire reconnaissait la participation de Britanniques à des opérations spéciales comportant « un haut niveau de risque politique et militaire ». Le ministère de la Défense avait alors tout juste assumé la présence de trente « commandos de Sa Majesté » déployés pour protéger l’ambassade britannique à Kiev.

« C’est vrai, mais c’est de la propagande russe »

Le plus aberrant dans toutes ces révélations et reconnaissances officielles occidentales, c’est le fait que la propagande ne cesse de continuer à dire que tout cela est « de la propagande russe ». L’occident est à ce point russophone et schizophrène vis à vis de la Russie, qu’il est capable de dire, en substance « C’et vrai, mais c’est de la propagande russe ». D’ailleurs, depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, tous les médias (et, bien que n’étant un petit nombre en comparaison de tous ceux existants, sont tout de même assez nombreux – et dont nous faisons partie) qui révèlent la réalité des faits concernant la Russie, l’Ukraine et la préparation de longue date de l’anéantissement de la Russie, particulièrement par les Etats-Unis d’Amérique, et des actes en ce sens par tous les vassaux européens de l’Empire Etats-Unien, depuis dix ans – dont particulièrement la France, l’Allemagne, la Pologne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, les Etats Baltes et, bien moins su, la Croatie – sont qualifiés de menteurs, de propagandistes de la Russie, de « Putinolâtres », voire, parce que les occidentaux ne sont pas plus instruits sur l’Histoire que le reste du monde, de « Bolchéviques » (qui était le nom des communistes soviétiques), alors qu’étant les seuls à faire leur travail et devoir d’informer honnêtement, selon le respect de la charte de Munich de 1971.

Il ne reste plus à espérer, dans cette période où les pays occidentaux montrent leur véritable visage d’ennemis de la paix et, pire, de fabricants de conflit, que leur opinion publique se réveille et portent, enfin, une attention accrue aux médias qui sont désignés comme « diffuseurs de fausses informations », de « traîtres », et que la 3ème guerre mondiale puisse, ainsi, être évitée.

Didier Maréchal & Christian Estevez

Laisser un commentaire