Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture française, écrivain et homme de télévision, est mort à l’âge de 76 ans

Après une lutte acharnée de plusieurs mois contre un cancer « agressif », Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture, écrivain et figure de la télévision française, est décédé à l’âge de 76 ans, selon un communiqué de sa famille rapporté par l’agence France-Presse (AFP) ce jeudi 21 mars 2024.

Ce jeudi 21 mars, Frédéric Mitterrand, le neveu de l’ancien président de la République française, François Mitterrand, et ancien ministre de la Culture, est décédé à l’âge de 76 ans. En plus d’être producteur et animateur de télévision, il a également exercé en tant que réalisateur de documentaires et de films.

« La mort de Frédéric Mitterrand me bouleverse. Une amitié de plus de 60 ans nous liait d’une affection inaltérable. Il a tout au long de sa vie servi les Arts avec passion, érudition et amour. Notre fidélité commune pour François Mitterrand nous unissait profondément », a réagi, sur « X », Jack Lang, également ancien ministre socialiste de la Culture.

Également écrivain avec 23 livres, Frédéric Mitterrand n’hésitait pas à confesser sa « mauvaise vie ». Il a ainsi fait le récit, en 2005, de ses errances sexuelles et tarifées en Thaïlande et au Maghreb. D’abord salué, le livre suscitera ensuite la polémique, l’obligeant à se défendre de toute relation avec des mineurs ou d’apologie de la pédocriminalité. Né le 21 août 1947 dans les beaux quartiers à Paris, Frédéric Mitterrand s’est fait un nom grâce au petit écran.

« Étoiles et toiles » est le nom de la première émission qu’il anime sur « la Une » à partir de 1981 : il y ressuscite avec flamboyance les stars, surtout les actrices, et décortique les grands films. L’homme insuffle sa cinéphilie au spectateur, captivé par cette voix lancinante, au phrasé reconnaissable entre tous. L’Arcom, régulateur des médias, a salué, dans un communiqué, une « grande figure de la culture française et personnalité incontournable de l’audiovisuel français ».

Frédéric Mitterrand est aussi apparu pour la première fois sur grand écran. À 13 ans, sous le nom de Frédéric Robert. il y joue le rôle de Maurice Valécourt, aux côtés de Michèle Morgan et Bourvil, dans « Fortunat », Suivront 6 autres rôles dans des films plus « confidentiels » car étant du « cinéma d’auteur », dont avec Bourvil. Il passe aussi derrière la caméra et réalise 8 documentaires et de 11 films, notamment « Lettres d’amour en Somalie » en 1981, écrit à la première personne, et l’opéra « Madame Butterfly », filmé en Tunisie en 1995.

Malgré son nom, il refuse de marcher sur les traces d’un oncle qu’il admire. Il adhère en juin 1993 au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) qui, contrairemnet à ce que son nom peut laisser penser, était un parti de Centre Gauche. En mai 1995, il apporte son soutien à Jacques Chirac, candidat de droite à la présidence. Nommé à la tête de la Villa Médicis à Rome par le président Nicolas Sarkozy en 2008, il rentre à Paris quelques mois plus tard pour prendre le ministère de la Culture, jusqu’à l’élection présidentielle de 2012, perdue par la droite. À ce poste, il a notamment affronté les intermittents du spectacle, fait adopter la loi Hadopi (Loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet) et conduit des grands chantiers, lancés pour certains avant son arrivée : le « Mucem » à Marseille ou la Philharmonie à Paris.

Maxime Kouadio & Christian Estevez

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