L’écrivaine guadeloupéenne, Maryse Condé, auteure de « Moi, Tituba sorcière… », est morte à l’âge de 90 ans

Maryse Condé, grande auteure guadeloupéenne, récipiendaire du Nobel alternatif de littérature 2018, est morte à 90 ans, ce 2 avril. L’écrivaine a écrit une trentaine de romans, abordant notamment les thèmes de l’esclavage et de l’Afrique, ainsi que des pièces de théâtre et des essais.

Son œuvre monumentale reflète la richesse de son parcours de vie. En tant que romancière renommée, Maryse Condé a produit plus de 70 ouvrages, explorant divers genres allant de la pièce de théâtre aux essais, en passant par les livres pour enfants.

Maryse Condé, aux côtés d’Aimé Césaire et d’Édouard Glissant, a longtemps symbolisé la vigueur et la créativité de la francophonie caribéenne. Excellente romancière, elle a su magnifiquement traduire en fiction la révolte et la pensée océanique de ses prédécesseurs. Connu pour son œuvre majeure « Ségou », une épopée en deux volumes qui l’a propulsée sur la scène littéraire dans les années 1980, elle s’est éteinte à l’hôpital. Depuis 2013, elle y avait trouvé refuge avec son mari Richard Philcox, après avoir brièvement résidé dans le Marais (quartier de Paris) à son retour des États-Unis d’Amérique, où elle avait vécu et enseigné pendant près de trois décennies. En tant que fondatrice du Centre des études françaises et francophones à l’université Columbia, elle a grandement contribué à la diffusion de la littérature francophone aux États-Unis. d’Amérique

Récompensée par de nombreux prix prestigieux tels que le Prix de l’Académie française, le Prix Carbet de la Caraïbe, le Prix Marguerite Yourcenar, le Grand Prix Littéraire de la femme et le Prix Tropiques, Maryse Condé a été honorée en 2018 par le prix Nobel alternatif de littérature pour son roman « Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana » (2017). Ce prix, organisé de manière plus démocratique que le Nobel traditionnel, impliquait un jury populaire de 32 000 personnes dans le monde entier appelées à voter pour choisir le lauréat. Cette distinction a contribué à accroître la renommée internationale de l’œuvre de Maryse Condé, mettant en lumière le style unique et la richesse littéraire de cette romancière guadeloupéenne auprès d’un large public.

Elle s’était fait connaître du grand public en 1984 avec sa saga africaine en deux volumes « Ségou », qui décrivait le déclin de l’empire bambara, au Mali, de la période esclavagiste jusqu’à l’arrivée des troupes coloniales françaises à la fin du XIXe siècle. Par ailleurs professeure de littérature et journaliste culturelle à RFI et à la BBC, elle s’était dévoilée dans une autobiographie, « La vie sans fards », en 2012. « Je mourrai guadeloupéenne, une Guadeloupéenne indépendantiste », avait-elle alors déclaré à « La 1ère ».

Maxime Kouadio

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