La Cour suprême de Floride a décidé, lundi 1er avril, de limiter très strictement le recours à l’interruption volontaire de grossesse dans cet Etat du Sud-Est. Mais elle a également décidé de renvoyer la décision finale aux électeurs. (Source : AFP).
La Cour suprême a validé, ce lundi 1er mars, une loi promulguée en avril 2023 par le gouverneur républicain Ron DeSantis qui y interdit l’avortement au-delà de six semaines de grossesse, en rejetant sa suspension. Ce texte entrera donc en vigueur dans 30 jours.
La plus haute juridiction de l’Etat a par ailleurs validé l’inscription sur les bulletins de vote aux élections états-uniens de novembre prochain d’un amendement garantissant le droit à l’avortement.
Il est d’usage aux Etats-Unis d’Amérique que les électeurs votent simultanément à la présidentielle, aux législatives et sur de nombreux sujets à portée locale. S’il est adopté par au moins 60 % des voix, cet amendement sera ajouté à la Déclaration des droits de la Constitution de Floride. Il interdit « l’adoption de toute loi prohibant, criminalisant, retardant ou restreignant l’avortement avant la viabilité ou lorsqu’il est nécessaire pour protéger la santé de la patiente », la viabilité du fœtus étant généralement estimée autour de 24 semaines.
Une mise « en danger de la vie de millions de femmes »
Joe Biden a appelé, ce mardi 2 avril, les électeurs de Floride à « faire entendre leur voix » en novembre. Qualifiant cette décision d’« extrême » et de « scandaleuse », le président états-unien a déclaré, dans un communiqué, que de telles restrictions mettaient « en danger la santé et la vie de millions de femmes » en rendant « hors de portée les soins médicaux dont elles ont désespérément besoin ».
Le démocrate, qui a fait de la défense de l’avortement un axe majeur de sa campagne pour un second mandat, a assuré se tenir « aux côtés de la vaste majorité des Américains, qui soutiennent le droit des femmes à choisir, y compris en Floride, où les électeurs auront la possibilité de se faire entendre en novembre ».
L’équipe de campagne de Joe Biden avait, dès lundi, souligné que « cette nouvelle interdiction extrême (à laquelle Donald Trump a personnellement ouvert la voie) va représenter une interdiction pour tout le Sud-Est ».
L’ancien président républicain, Donald Trump, lui aussi candidat à la présidentielle, se targue d’avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement.
Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine d’entre eux a interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’IVG.
Didier Maréchal