Ce jeudi 25 avril, le gouvernement espagnol a déclaré sa décision de placer la fédération espagnole de football sous tutelle, suite à une enquête sur des allégations de corruption. Cette mesure pourrait susciter des réactions négatives de la part de l’UEFA. Selon AS, si une ingérence politique est avérée dans cette affaire, la sélection nationale espagnole ainsi que les clubs de Liga pourraient être exclus des compétitions européennes. (Avec « RMC Sport »).
Ce jeudi 25 avril, le gouvernement espagnol a annoncé la mise sous tutelle de la Fédération espagnole (RFEF). Déjà ébranlée par le scandale du « baiser forcé » dont serait coupable son ex-président, Luis Rubiales, envers l’attaquante de l’équipe nationale espagnole, Jennifer Hermoso, lors du dernier Mondial femmes, l’instance est aujourd’hui sous le coup d’une enquête pour corruption. Les investigations en cours ont conduit à la mise en examen de Luis Rubiales et de son successeur par intérim, Pedro Rocha, qui reste en poste pour le moment.
« Le gouvernement espagnol a pris cette décision pour redresser la grave situation dans laquelle se trouve la RFEF, afin qu’elle puisse entamer un renouvellement dans un climat de stabilité », a expliqué le Conseil Supérieur du Sport (CSD), un organisme indépendant du ministère des Sports. Une « commission de supervision, de normalisation et de représentation » crée par le CSD et dirigée par « des personnalités indépendantes » exercera « la tutelle de la RFEF dans les prochains mois », dans « l’intérêt de l’Espagne », qui doit organiser la Coupe du monde 2030 avec le Portugal et le Maroc.
Cependant, les implications de cette mise sous tutelle pourraient être graves pour le football espagnol. Selon « AS », l’intervention du gouvernement au sein de la RFEF n’est pas bien perçue par l’UEFA. L’instance européenne estime que cette décision contrevient aux règles établies par la FIFA en la matière. Si une ingérence politique est confirmée, cela pourrait entraîner l’exclusion de la « Roja » (surnom de l’équipe nationale de football espagnol – NDLR) et des clubs espagnols des compétitions continentales telles que l’Euro, la Ligue des champions, la Ligue Europa et la Conférence League – ainsi que de leurs équivalents femmes. L’UEFA considère qu’il serait « très difficile » de traiter ce cas différemment de ceux survenus dans d’autres fédérations par le passé.
Bien que la FIFA soit responsable de ses membres affiliés, l’UEFA peut prendre des mesures à son niveau, comme elle l’a fait en excluant la Russie après son offensive en Ukraine il y a deux ans, avant même que la FIFA ne statue sur le dossier. Pour l’instant, le Conseil supérieur du sport espagnol n’a pas directement contacté l’UEFA, mais ses membres estiment bénéficier du soutien de la FIFA, avec laquelle ils ont eu plusieurs réunions.
Kevin Negalo