Dans l’hexagone, la rumeur a émergé le 23 avril dernier sur le réseau social « X », partagée par un internaute identifié comme « pro-russe ». Mais avant cela, elle circulait discrètement sur les réseaux sociaux en Europe. Des indices ont été trouvés sur le canal Telegram « International Reporters ».
C’est en réalité le canal Telegram d’un certain Oleg Tsarev qui a, en premier lieu, lancé la rumeur sur l’emprisonnement de Valery Zaloujny, ex commandant en chef des armées ukrainiennes. Dans un message publié dans la matinée, l’auteur prétend détenir des « informations en provenance d’Ukraine » à ce sujet. « Il est difficile de dire si c’est vrai », admet cet ancien député ukrainien dans son message, avant de noter que « Zaloujny n’a pas été vu dans l’espace public depuis longtemps ».Pour l’instant, cette information est une simple rumeur.
Oleg Tsarev, cet ancien député de la Rada, connu en Ukraine pour son parti pro-russe, est explicitement pro-russe. Depuis 2014, il figure sur la liste des personnes touchées par les sanctions européennes pour avoir proclamé la création de l’État fédéral de Nouvelle-Russie, englobant une grande partie du territoire ukrainien. Pour mémoire, le 8 février dernier, le très populaire général Zaloujny a été démis de ses fonctions après plus de deux ans et demi à la tête de l’armée ukrainienne, et alors qu’il faisait de l’ombre à Volodymyr Zelensky, étant devenu beaucoup plus populaire que le président ukrainien auprès de la population.
Remplacé par le général Syrsky, déjà en poste à la tête de l’armée de terre, il est resté actif sur les réseaux sociaux pendant plusieurs semaines, publiant notamment une photo en treillis avec sa femme, sans préciser son avenir. Jusqu’au jeudi 7 mars. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a annoncé avoir proposé la candidature de l’ex-général ukrainien au poste d’ambassadeur d’Ukraine au Royaume-Uni (un moyen de l’éloigner du centre de pouvoir ukrainien et, ainsi, ne plus gêner le président Zelensky). Depuis, il est resté totalement silencieux sur les réseaux sociaux, à l’exception d’une vidéo d’un officier ukrainien qu’il a partagée sur Facebook le 18 mars dernier .Depuis lors, radio silence.
L’ancien chef des forces armées n’a fait aucune apparition publique, ni en Ukraine, ni au Royaume-Uni. Dans un entretien accordé le 19 avril dernier au média ukrainien « Canal 5 », l’ancien ministre de l’Intérieur, Iouri Loutsenko, a indiqué que « Londres avait validé la nomination de Valery Zaloujny comme ambassadeur », sans préciser la date de sa prise de fonction. Quatre jours plus tard, Mykhailo Podolyak, un proche conseiller de Zelensky, a confirmé l’information dans la presse ukrainienne, ajoutant que le nouvel ambassadeur prendrait ses fonctions « dans les semaines à venir ».
Pour l’instant, Valery Zaloujny n’a toujours pas commenté cette situation. Sur les réseaux sociaux, il est apparu uniquement sur une photo partagée le 26 avril par Maryna Shashkova, une éditorialiste politique ukrainienne, sans préciser ni le lieu ni la date de la prise de vue. Interrogé par la chaîne d’information française « TF1info » sur la prise de fonction du nouvel ambassadeur, le ministère britannique des Affaires étrangères a refusé de répondre, renvoyant à la réponse du gouvernement ukrainien.
S’il est impossible de confirmer que Valery Zaloujny est incarcéré, la possibilité que cela soit effectivement le cas est tout à fait concevable. En effet, il faut rappeler que, tout à l’opposé de ce que présente la propagande atlantiste ordonnée en tout premier lieu par les Etats-Unis d’Amérique, depuis un peu plus de deux ans, l’Ukraine dirigée n’a jamais été considérée comme un pays où se pratiquerait la Démocratie. Bien au contraire, en plus de nombreux rapports de commissions du Haut Commissariat aux Droits Humains (HCDH) depuis que Zelensky est président de l’Ukraine, en 2019, indiquant toutes les violations de la Démocratie par le président ukrainien et son entourage qui dirige l’Ukraine, avec interdictions des partis et des médias d’opposition, emprisonnements, tortures et meurtres d’opposants au régime en place (et dont nous avons, à plusieurs reprises, fourni les liens internet directs vers le site de l’HCDH), le même Haut Commissariat aux Droits Humains a publié, début janvier 2022, un grand rapport complet sur l’Ukraine, concluant que ce pays était soumis à une dictature et Volodymyr 2elensky un dictateur. Il a fallut le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine pour que ce rapport accablant de l’HCDH allant tout au contraire de la propagande atlantiste montrant Zelensky comme le chantre de la Démocratie face au « Mal absolu qu’étaient Putin et la Russie » disparaisse du site internet de l’organisation et voir jusqu’à l’existence du lien URL de celui-ci disparaître définitivement, non seulement de toute recherche sur les navigateurs internet, mais aussi des historiques des personnes y ayant accédé (comme c’est notre cas, nous qui avions partagé sur nos comptes de réseaux sociaux ledit rapport, via son lien internet à de nombreuses reprises, jusque durant le courant du mois d’avril 2022).
Didier Maréchal & Christian Estevez