Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a rédigé une lettre critiquant vivement le futur système de satellites, allant même jusqu’à demander la suspension de l’appel d’offres.
Cette semaine, le gouvernement allemand, par le biais de son ministre de l’Économie, Robert Habeck, a exprimé son opposition à un projet européen appelé « Iris2 », qui est considéré en Allemagne comme trop favorable à la France, étant similaire à « Starlink ». Robert Habeck a envoyé une lettre très critique à la Commission européenne de Bruxelles pour signifier le refus de Berlin d’avancer sur ce projet, estimant qu’il était « mal conçu » à ce stade. Cette approche a été perçue comme peu diplomatique par beaucoup à Bruxelles, certains élus européens allant même jusqu’à la qualifier d’inédite.
Pour rappel, « Iris2 » est un projet visant à équiper l’Europe d’une infrastructure autonome en matière d’accès à Internet et de sécurité informatique, similaire à « Starlink ». Il permettrait aux États membres de l’Union Européenne de réduire leur dépendance externe. Ce pas en avant a été salué par le commissaire européen Thierry Breton, qui a exprimé sa satisfaction de voir un consensus sur ce sujet.
Cependant, l’Allemagne s’est finalement opposée au projet. Selon M. Habeck, le processus d’appel d’offres lancé en 2023 pour sélectionner les partenaires commerciaux a été mal géré. Face aux enjeux majeurs que représente ce projet, Berlin insiste sur la nécessité de prendre des décisions réfléchies plutôt que précipitées, craignant des conséquences catastrophiques pour le programme « Iris2 ».
Cependant, les motivations réelles résident ailleurs. Le programme « Iris2 » est accusé de favoriser principalement les intérêts de l’industrie aérospatiale française. Les géants « Airbus » et « Thales » sont directement impliqués, tandis que du côté allemand, seul le groupe « OHB » pourrait être inclus. Cette disparité dans la participation crée une concurrence limitée, rendant l’appel d’offres peu compétitif et favorisant ainsi Paris.
Didier Maréchal