Élections européennes : une majorité de Français « inquiets » et « en colère » face à l’UE

À un mois des élections européennes, le 9 juin prochain, une majorité de Français exprime des sentiments négatifs envers l’Union Européenne. Selon un sondage Ifop pour Ouest-France, 46% des personnes interrogées décrivent leur état d’esprit à l’égard de l’UE comme étant « inquiets ». (Avec : AFP).

D’après une étude parue ce jeudi 9 mai pour la Journée de l’Europe, 13% des français évoquent la « colère », quand 16 % se déclarent « indifférents ». Seulement un quart des Français manifeste, en revanche, de la « confiance » (15%) ou de « l’optimisme » (10%) envers l’Union Européenne.

L’inquiétude prime chez les artisans et commerçants (53%) et les retraités (50%). La majorité des sympathisants de droite (53%) se disent inquiets. Les personnes les plus en colère se trouvent dans les rangs de Reconquête (34%) et du Rassemblement National (23%).

Des Français moins fiers d’être « européens« 

Une majorité de Français se disent néanmoins fiers d’être « européens » (question et réponse biaisées en parlant des citoyens de l’Union Européenne comme étant LES européens, puisque l’Union Européenne est une organisation politique comprenant 27 pays alors que le contient européen compte 50 Etats). Pour autant, ce sentiment décline : il est passé de 68% en décembre 2021 à 59% en avril 2024. En outre, de moins en moins de Français trouvent des effets positifs à la construction de l’Union Européenne pour la France (50%, contre 53% en mars 2017). Plus de la moitié des artisans et commerçants (53%) et des ouvriers (51%) se sentent rarement ou jamais fiers d’appartenir à l’Union européenne. Si 84% des électeurs de la majorité présidentielle et 71% de ceux de gauche expriment leur fierté, ils ne sont en revanche que 36% pour « Reconquête! » et le RN. Même parmi les Français fiers d’être européens, le sentiment d’inquiétude (43%) prime sur la confiance (24%) et l’optimisme (14%), selon ce sondage.

Les personnes interrogées estiment par ailleurs que certains territoires bénéficient davantage de la politique et des moyens financiers de l’UE. Pour 70%, l’Île-de-France est avantagée, tout comme les métropoles (66%). Au contraire, la majorité des Français juge que les communes rurales (64%), les banlieues difficiles (63%) et les zones péri-urbaines (52%) ne profitent pas de ces moyens. Les personnes interrogées font d’abord confiance à la commune (23%) et à la région (22%) pour « répondre aux défis de l’avenir », tandis que 10% seulement citent l’Europe en premier. Enfin, les pays dont les Français se sentent les plus proches sont l’Espagne (24%), l’Allemagne (23%), la Belgique (18%) et l’Italie (14%), tous les autres États recueillant 3% ou moins des réponses.

*Le sondage Ifop pour Ouest-France a été réalisé par téléphone du 4 au 13 avril 2024 et en ligne du 17 au 25 avril 2024 auprès d’un échantillon de 4 821 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,8 et 2,9 points.

Didier Maréchal

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