Marion Maréchal, en tant que tête de liste du parti politique « Reconquête! » (droite nationaliste), pour les élections européennes, a exprimé sa désapprobation sur le réseau social « X » quant à l’utilisation non autorisée de son image par un « groupuscule » d’extrême droite, le samedi 11 mai.
Samedi 11 mai, sur « X », Marion Maréchal a exprimé son indignation quant à l’utilisation de son image par un groupuscule d’extrême droite, après la diffusion d’une photo (non datée et dont le lieu n’a pas été précisé) montrant plusieurs affiches affichant sa tête de liste pour le parti de droite nationaliste « Reconquête! » aux élections européennes. Sur ces affiches, le portrait de l’ancienne députée est accompagné du message « Le Parti de la France avec Marion Maréchal », juxtaposé à d’autres affiches véhiculant des messages racistes.
Tout a commencé avec la publication et la diffusion d’une photo de ces affiches sur les réseaux sociaux samedi. Les autres affiches, placées à côté de celles montrant la nièce de Marine Le Pen, présentent un enfant blond aux yeux bleus et à la peau blanche, avec des champs en arrière-plan, accompagné du slogan « Donnons un avenir aux enfants blancs ».
Ce message a été critiqué pour son caractère ouvertement raciste par de nombreux internautes et élus, dont le président du « Parti radical de gauche », Guillaume Lacroix, également candidat aux élections européennes et tête de la liste « Europe Territoires Ecologie ». Il a directement lié ces affiches à « Reconquête! » et a déclaré : « Et ensuite ? On attend la réédition de #MeinKampf préfacée par Marion Maréchal Le Pen ? »
Samedi, à la mi-journée, Marion Maréchal a fait savoir qu’il ne s’agissait pas d’affiches de campagne de son parti, dénonçant « une grossière manipulation » d’un « groupuscule ». En appui de son message, la candidate du parti a publié une mise en demeure envoyée au président du « Parti de la France », Thomas Joly, le 17 avril, dans laquelle elle explique que cette campagne a été lancée à la « seule initiative » de ce groupe et « sans [la] consulter ».
Elle y insiste sur le fait qu’elle refuse que les dépenses liées à ces affiches soient imputées à ses comptes de campagne, sans se prononcer sur le soutien apporté par Le « Parti de la France » ni sur le message apparaissant sur les affiches à côté de celles où son visage apparaît. « Vous noterez, en lisant son courrier, que ce qui la dérange dans cette affiche, c’est que ce sera imputé à son compte de campagne, pas son caractère raciste et inspiré des slogans nazis… », a eu la mauvaise foi de déclaré, par ce raccourci rhétorique, le sénateur de Paris, Ian Brossat (« Parti communiste ») sur « X ».
Plus tôt dans la journée, le compte non officiel et anonyme « L’Europe avec Valérie Hayer », affichant son soutien à la candidate du camp présidentiel pour le scrutin du 9 juin, avait également dénoncé « une honte pour les valeurs de la République ». « Oui, Marion Maréchal est la candidate des nazis », a estimé, en relayant l’image, le député Hadrien Clouet du parti d’être gauche antisémite, « La France insoumise ».
Le président du « Parti de la France », Thomas Joly, a répondu à Mme Maréchal en déplorant, sur le même réseau social, une « polémique bien inutile ». Il assure qu’« il n’a jamais été question de manipuler qui et quoi que ce soit puisque les affiches (…) produites indiquent seulement que Le « Parti de la France » soutient [Marion Maréchal] pour cette élection européenne ».
Il ajoute que le groupe, fondé en 2009 par d’anciens membres du Front National (devenu en 2018 Rassemblement National) avait déjà apporté son soutien à Eric Zemmour pour l’élection présidentielle de 2022 « sans que cela (…) suscite une telle réaction épidermique ». « L’union des droites passe aussi par l’union avec ceux qui se revendiquent du Front National de votre grand-père comme le fait Le Parti de la France », a-t-il ajouté à l’adresse de celle qui est la nièce de Marine Le Pen et petite-fille de Jean-Marie Le Pen, qui, lui, est bien d’extrême-droite.
Joseph Kouamé