L’auteure canadienne Alice Munro, spécialiste de la nouvelle et récompensée en 2013 par le prix Nobel de littérature, est décédée à l’âge de 92 ans. (Source : AFP).
Souffrant de démence depuis plus d’une dizaine d’années, Alice Munro est décédée ce lundi 13 mai au soir dans une maison de retraite en Ontario, a indiqué le quotidien canadien « The Globe and Mail ».
L’écrivain s’était rendue célèbre pour ses nouvelles ancrées dans la vie des campagnes de l’Ontario, dans le centre du Canada, qui lui avaient valu d’être comparée à l’auteur russe du XIXe siècle Anton Tchekhov.
Malgré le succès et une moisson impressionnante de prix littéraires engrangés en plus de quatre décennies de carrière, l’auteure était restée discrète, à l’image de ses personnages, essentiellement des femmes.
Influences puritaines
Des influences puritaines ont marqué le milieu de son enfance. Sa première nouvelle, « Les dimensions d’une ombre » est publiée en 1950, alors qu’elle est étudiante à l’université de Western Ontario.
Elle reçoit le Prix du Gouverneur général du Canada pour son premier recueil de nouvelles, « Dance of the Happy Shades » (« La Danse des ombres ») paru en 1968.
Alice Munro a ensuite reçu bien d’autres récompenses au Canada comme à l’étranger, tandis que ses nouvelles – souvent ancrées dans la vie simple du comté de Huron dans l’Ontario – paraissent dans des magazines prestigieux, dont « The New Yorker » ou « The Atlantic Monthly ». Et le couronnement est arrivé en 2013 avec le Nobel de littérature.
« Notre Tchekhov »
Ses sujets et son style, marqué par la présence d’un narrateur qui explique le sens des événements, lui valent d’être qualifiée de « notre Tchekhov » par la femme de lettres états-unienne d’origine russe Cynthia Ozick.
L’une de ses nouvelles, « Loin d’elle », avait été adaptée au grand écran en 2006 avec l’actrice Julie Christie dans le rôle principal, et auréolée de deux nominations aux Oscars. En 2009, elle a reçu le prestigieux « Man Booker International Prize » avant de révéler avoir vaincu un cancer, une maladie dont était frappée l’une de ses héroïnes dans une nouvelle publiée en février 2008 dans « The New Yorker ».
« Alice Munro est surtout connue comme auteure de nouvelles, mais elle apporte autant de profondeur, de sagesse et de précision dans chaque histoire comme le font la plupart des romanciers dans toute leur oeuvre », justifiait alors le jury pour lui accorder ce prix. « Lire Alice Munro, c’est à chaque fois apprendre quelque chose auquel vous n’aviez pas pensé avant. »
Maxime Kouadio