Le Premier ministre Français, Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l’armée pour « sécuriser » les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie, après deux nuits d’émeutes qui ont fait plusieurs morts dans l’archipel secoué par la fronde des indépendantistes.
Un gendarme a été tué, ce jeudi 16 mai au matin, en Nouvelle-Calédonie à la suite d’un « tir accidentel », a annoncé le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Un premier militaire âgé de 22 ans, de l’escadron de gendarmerie mobile de Melun (Seine-et-Marne), est mort la veille, mercredi, en Nouvelle-Calédonie, près de Nouméa, victime d’un tir en pleine tête.
Le bilan des trois nuits d’émeutes s’élève désormais à cinq morts. « L’État prendra le contrôle dans les heures qui viennent », a déclaré Gérald Darmanin ce jeudi matin. L’état d’urgence est entré en vigueur cette nuit. Le ministre de l’Intérieur a indiqué le déploiement de 1 000 membres des forces de l’ordre supplémentaires pour « rétablir le calme » sur l’archipel.
« On passe de 1 700 à 2 700 policiers et gendarmes », a détaillé le ministre de l’intérieur, qui admet que, pour l’heure, « on ne peut pas dire que l’État a repris le contrôle ». Mais Gérald Darmanin assure que ce sera fait dans « les heures qui viennent ». Alors que l’état d’urgence est entré en vigueur dans l’archipel, « il n’y aura pas l’armée dans les rues de Nouvelle-Calédonie », a-t-il affirmé. « Il se peut qu’ici où là les militaires aident les gendarmes notamment dans les problèmes de santé », a-t-il souligné, mais « ce n’est pas le travail des armées que de pacifier l’archipel, c’est le travail des gendarmes et policiers ».
Au cours de cette interview accordée aux « 4V » sur « France 2 », le ministre a également annoncé l’interpellation de « la personne responsable des deux morts kanaks ». « La police est là pour arrêter tous les tueurs, les gens qui assassinent. »
« On ne doit pas traiter cette affaire comme une affaire franco-française. La situation en Nouvelle-Calédonie relève du droit international », estime François Roux, avocat honoraire du « Front de libération nationale kanak et socialiste » (FLNKS), organisation indépendantiste, sur « Franceinfo », arguant que, « dans la situation [actuelle], il fa[llait] une médiation. Et cette médiation ne peut venir que des Nations Unies ».
Cette déclaration rejoint celle du conseil national des chefs de Kanaky qui « demande le concours des instances de l’Organisation des Nations Unies pour veiller au respect du droit international à la déclaration des Nations unies sur les droits autochtones ».
Pour rappel, au moins 5 personnes sont mortes en Nouvelle-Calédonie depuis le début des émeutes: trois jeunes kanaks, et deux gendarmes. Depuis le 13 mai, 64 policiers et gendarmes ont été blessés, a appris « BFMTV » de sources concordantes.
Gérald Darmanin a pointé un coupable des violences: le « CCAT », la Cellule de coordination des actions sur le terrain, une émanation de l’Union calédonienne, frange la plus radicale du « Front de libération Kanak socialiste » (FLNKS).
Joseph Kouamé