« Voyager 1 », de la NASA, reprend l’envoi de données scientifiques

Après avoir résolu un problème informatique, « Voyager 1 » a recommencé à envoyer des données scientifiques via deux de ses instruments et prévoit de recalibrer les deux autres prochainement. Cela constitue une avancée majeure dans la restauration du vaisseau spatial, qui se trouve à plus de 25 milliards de kilomètres de la Terre et dont les communications prennent plus de 22 heures pour parvenir dans un sens.

La sonde Voyager 1 de la NASA a repris l’envoi de données scientifiques à partir de deux de ses quatre instruments pour la première fois depuis un problème informatique survenu en novembre 2023. Les équipes scientifiques de la mission déterminent actuellement les étapes nécessaires pour recalibrer les deux instruments restants, ce qui devrait se faire dans les semaines à venir. Cette avancée constitue un progrès significatif vers le rétablissement complet du fonctionnement normal du vaisseau spatial.

« Voyager 1 » est une sonde spatiale lancée par la NASA le 5 septembre 1977 dans le cadre du programme « Voyager », visant à explorer le système solaire externe et l’espace interstellaire au-delà de l’héliosphère solaire. Elle a été lancée 16 jours après sa jumelle, « Voyager 2 ». « Voyager 1 » communique via le réseau DSN (Deep Space Network) de la NASA pour recevoir des commandes et transmettre des données à la Terre. Les informations de distance et de vitesse en temps réel sont fournies par la NASA et le JPL.

En mai 2024, « Voyager 1 » se trouve à une distance de 162,7 UA (24,3 milliards de km) de la Terre, en faisant l’objet fabriqué par l’homme le plus éloigné. La sonde a survolé Jupiter, Saturne et Titan, la plus grande lune de Saturne. La NASA avait le choix entre un survol de Pluton ou de Titan, et a priorisé Titan en raison de sa substantielle atmosphère. « Voyager 1 » a étudié les conditions météorologiques, les champs magnétiques et les anneaux des deux géantes gazeuses, fournissant les premières images détaillées de leurs lunes.

En avril dernier, après cinq mois de dépannage, suite à un problème informatique, la mission a permis à la sonde de recommencer à envoyer des données techniques utilisables sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués, y compris les instruments scientifiques. Le 17 mai, des commandes ont été envoyées à la sonde, vieille de 46 ans, pour qu’elle reprenne l’envoi de données scientifiques à la Terre. Étant située à plus de 24 milliards de kilomètres, il faut plus de 22 heures et demie à la lumière pour atteindre « Voyager 1 », et autant pour que le signal revienne. L’équipe a donc dû attendre près de deux jours pour vérifier la réussite des commandes.

Le sous-système d’ondes plasma et l’instrument magnétomètre envoient maintenant des données scientifiques utilisables. La mission poursuit également les efforts pour rétablir le fonctionnement du sous-système des rayons cosmiques et de l’instrument de mesure des particules chargées à basse énergie. (Six autres instruments de « Voyager 1 » ne fonctionnent plus ou ont été désactivés après le survol de Saturne).

Les opérations normales ont été interrompues l’année dernière lorsque « Voyager 1 » a commencé à envoyer un signal sans aucune donnée scientifique ou technique. L’équipe a déterminé que le problème venait d’une petite portion de mémoire corrompue dans le sous-système de données de vol, un des trois ordinateurs de la sonde. Ce système regroupe les données des instruments scientifiques ainsi que les données techniques sur l’état et la situation de la sonde avant de les envoyer à la Terre.

Lancée en 1977, « Voyager 1 » et sa jumelle, « Voyager 2 », célèbreront leurs 47 ans d’activité cette année. Ce sont les engins spatiaux les plus anciens de la NASA et les premiers à avoir exploré l’extérieur de l’héliosphère. Créée par le Soleil, cette bulle de champs magnétiques et de vent solaire pousse contre le milieu interstellaire, un océan de particules créées par les étoiles ayant explosé dans la Voie lactée. Les deux sondes ont survolé Jupiter et Saturne, et « Voyager 2 » a également survolé Uranus et Neptune.

Bruno Mariotti

Laisser un commentaire