À seulement une semaine du dimanche 9 juin, date des élections européennes en France, les différentes têtes de liste entament leur dernière ligne droite. Les sondages montrent une stabilisation des rapports de force. La campagne n’a pas été marquée par des changements majeurs, mais plutôt par des ajustements mineurs. (Avec Le Huffpost).
Au Parlement européen, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, ne cesse de grimper, dépassant de deux points le seuil des 30 %, très loin devant sa poursuivante macroniste, Valérie Hayer, qui n’arrive pas à enrayer sa chute. La présidente du groupe « Renew » atterrit à 15,4 %, à moins de deux points du candidat « PS-Place Publique », Raphaël Glucksmann, qui, après avoir fait l’objet d’une courbe ascendante, semble se stabiliser entre 13 et 14 % d’intentions de vote.
Loin derrière, à 7,6 %, arrive « l’insoumise » Manon Aubry qui, elle aussi, semble avoir trouvé son plafond. Depuis la mi-mai, sa trajectoire est horizontale et les efforts déployés pour mobiliser autour de la situation à Gaza ou auprès des jeunes, semblent, pour le moment insuffisants pour afficher un score à deux chiffres.
Dans le même temps, François-Xavier Bellamy prend des couleurs. Affichant le même score que la candidate « LFI » au Parlement européen, le candidat « LR » (droite) grimpe quasi continuellement (certes en pente très douce) depuis le 14 mai. Dans son rétroviseur, Marion Maréchal (qui lorgne explicitement le même électorat de la droite conservatrice) décroche sous la barre des 6 %. C’est peu, mais suffisant. Et surtout plus rassurant que la dynamique subie par l’écologiste Marie Toussaint.
L’eurodéputée « verte » ne cesse de décrocher et de se rapprocher du seuil fatidique des 5 %, en dessous duquel il est impossible d’envoyer des élus au Parlement européen. Ce qui, pour le parti écolo, serait un véritable séisme, tant les élections européennes ont souvent souri à cette formation.
« Les sujets environnementaux préoccupent moins car le pouvoir d’achat a pris le pas », expliquait Brice Teinturier, lors d’une conférence organisée par l’institut Montaigne mi-avril. Le directeur général de l’institut Ipsos livrait aussi deux autres éléments d’explication plus politiques : « les exemples de gestion à l’échelle locale n’ont pas été très bien perçus et la défaite de l’écologie politique à la présidentielle 2022 est venue casser la dynamique ».
À noter que tous ces éléments sont à prendre avec de grandes précautions. Car comme nous l’écrivions, les résultats des dernières élections européennes ont réservé des surprises, à l’image de la perte de plus de quatre points pour François-Xavier Bellamy entre les derniers sondages et son score réel en 2019. « Ça se cristallise vraiment dans les dernières 48 heures », assure une ministre auprès du « HuffPost », qui croit à un sursaut de Valérie Hayer dans le sprint final. Comme si, après une campagne (très) compliquée pour la tête de liste macroniste, l’incertitude devenait le principal motif d’espoir pour le camp présidentiel.
Didier Maréchal