France : Macron dissout l’Assemblée Nationale après sa phénoménale défaite aux élections européennes de ce 9 juin !

Alors que le « Rassemblement National » sortait très large vainqueur des élections européennes de ce dimanche 9 juin, tandis que « Renaissance » – le parti présidentiel – terminait deuxième avec moins de la moitié des votes obtenus par le RN, et une liste « Parti Socialiste – Place Publique » finissant 3ème à seulement 0,5% derrière, le président français, Emmanuel Macron, à annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale.

Ce dimanche 9 juin, à 20h, les premières estimations de sortie des urnes dévoilement, sans aucune surprise, la très large victoire du « Rassemblement National », avec 31,5% des voix, créant un fossé avec « Renaissance » – le parti de la majorité présidentielle -, ne recueillant que 14,5% des suffrages et se trouvant talonné par l’alliance de gauche « PS – Place Publique », obtenant, quant à elle, 14% – ce qui lui permet d’obtenir 13 sièges au sein de la prochaine assemblée du Parlement Européen, tout comme le parti d’Emmanuel Macron.

A 21h, « coup de théâtre » : au lieu d’une allocution télévisée du premier ministre, Gabriel Attal, qui était prévu pour s’exprimer au nom du parti au pouvoir, c’est carrément le président de la République, Emmanuel Macron, qui apparaît sur les écrans de télévision français. Du coup, toutes les États-majors des partis politiques se mettent en ébullition, comprenant que la France va connaître un énorme tournant politique, d’autant que les résultats de 20h ont provoqué, en toute logique, la rumeur d’une dissolution proche qui courait depuis le début de l’après-midi. Ce sont, non seulement les sondages des semaines précédentes se trouvant confirmées à moins d’ 1,5% d’écart pour tous les partis, mais aussi pour le taux de participation (le plus haut depuis 1994, en France, pour les élections européennes – signe que la volonté de sanctionner le gouvernement était très forte), mais encore plus, bien sûr, les résultats très négatifs pour le parti au pouvoir, dans les territoires d’Outre-Mer et de la part des expatriés français, déjà connus par les partis.

« Je dissous, ce soir, l’Assemblée Nationale »

Emmanuel Macron, président d’un parti qui vient de se prendre un énorme coup de poing politique qui l’a mit K.O., entame son allocution, sans surprise, par la diffusion de la peur : « La montée des nationalistes, des démagogues est un danger pour notre nation, mais aussi pour notre Europe », claironne-t-il, utilisant son sempiternel raccourci qui a servit de seul discours durant la campagne des élections européennes, au lieu de proposer un programme réel aux français, d’un RN qui serait l’équivalent de l’extrême droite, lui-même identifiable comme le nazisme allemand (alors que le parti hitlérien, à l’instar du parti fasciste italien de Mussolini, était un parti d’extrême gauche), et prouvant, de fait, qu’il n’a absolument rien appris de son erreur stratégique et qu’il reste dans le déni de la Réalité qui est que son action politique, mélange d’économie de droite et d’idéologie sociétale « woke » sont ce qui a conduit son parti à une aussi humiliante défaite.

Enfin viennent les mots que l’immense majorité des français attendent depuis des mois : « C’est pourquoi, après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale. » Une décision qu’Emmanuel Macron présente comme « un acte de confiance » et « un temps de clarification indispensable », tout en jurant de son désintéressement : « Je suis le seul responsable politique à n’avoir aucune échéance électorale personnelle en 2027 », se permet-il de lâcher au passage.

« On va le faire tous ensemble, sinon on est tous morts »

Plus tard dans la soirée, Macron a réuni tout son gouvernement à l’Élysée, pour lancer son programme de campagne de ces nouvelles élections législatives. « On va le faire tous ensemble, sinon on est tous morts », assène-t-il. Et ce « Ensemble » est à comprendre au sens large, très large même. La stratégie du chef de l’État consiste à tenter d’élargir son assise politique afin de « piéger le RN ». Première étape : Emmanuel Macron compte rapidement dégainer un nouveau programme. « Dans les prochains jours, je dirai l’orientation que je crois juste pour la nation », a-t-il indiqué dans son allocution. Cette nouvelle intervention doit avoir lieu cette semaine, a précisé l’Élysée dans la soirée. L’objectif est d’amener les candidats de « l’arc républicain » à se positionner (sauf que « l’Arc républicain, qui, à l’origine, était une réelle intention d’empêcher un parti d’extrême droite comme le « Front National » de Jean-Marie Le Pen d’accéder au pouvoir, est très vite devenu le prétexte de partis politiques tenant le pouvoir pour empêcher un véritable débat et une pratique de la Démocratie, un « entre-soi » de partis qui n’avaient pas de différence fondamentales dans l’idéologie puisque, entre autres, tous soumis au libéralisme économique et à l’autorité supranationale remise entre les mains de bureaucrates à Bruxelles, eux-mêmes obéissant gentiment aux injonctions des États-Unis d’Amérique). Car dans l’entourage macronien, on compte sur l’engagement de la majorité présidentielle, mais aussi, « au-delà, tous ceux qui seront appelés à se fédérer autour » (à savoir, uniquement la droite du parti « Les Républicains » et la gauche du « Parti Socialiste ». « Les forces républicaines, quand on les additionne, se tiennent », affirme-t-on à l’Élysée.

Une campagne expresse, dense et serrée

Les dates des prochaines élections sont d’ors et déjà fixées. Elles se tiendront le 30 juin prochain, en ce qui concerne le 1er tour, et le 7 juillet suivant, pour le second. Il ne reste donc, d’ors et déjà, que trois semaines, à toute la classe politique, pour monter un programme (ce qui sera le plus facile pour chacun des partis puisque cela ne devrait consister qu’en « forçant le trait » sur la menace que serait le « Rassemblement National », de la part de toutes les formations politiques qui s’autoproclament « Démocratique et progressiste », tandis que, pour le RN, ladite campagne devrait avoir pour but de proposer de confirmer le rejet, en tout premier lieu, de la Macronie – une majorité parlementaire claire pour le RN, comme celle de ce 9 juin signifierait l’obligation, pour Emmanuel Macron, de dissoudre son gouvernement et de prendre une personnalité du « Rassemblement National » comme premier ministre afin que celle-ci forme un nouveau gouvernement constitué des membres de son propre parti – et de contrer les accusations mensongères d’être un parti d’extrême droite équivalent, au minimum, aux collaborateurs de l’Allemagne du IIIe Reich, du gouvernement de Vichy, mais, plus certainement à être l’incarnation de la « peste brune » nazi et fasciste… En plus d’être l’actuel ennemi de la paix en Europe comme « agent de la Russie », que la propagande atlantiste ne cesse de présenter comme « le camp du Mal », le « rejeton du nazisme, pire que le nazisme lui-même). Restera, ensuite, à faire une campagne éclair, où les fameuses « petites phrases » – qui sont presque toujours des sophismes – serviront à faire réagir émotionnellement l’opinion publique française, à défaut de la faire réfléchir sérieusement en se posant les bonnes questions pour son avenir et celui de la nation française lui permettant de sombrer un peu plus dans le cahot politique qui a déjà commencé à conduire le pays vers une guerre civile, déjà présente à bas bruit.

Christian Estevez

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