Au Pérou, pays qui n’a jamais connu de stabilité politique démocratique, le Tribunal Suprême d’Instruction Préparatoire du Pouvoir Judiciaire a décidé de prolonger la détention préventive contre l’ancien président de la République, Pedro Castillo Terrones. Cette mesure, prononcée le lundi 10 juin par le magistrat Juan Carlos Checkley, prolonge la détention préventive de 14 mois supplémentaires dans le cadre des enquêtes truquées pour le crime de rébellion.
Les accusations de crime de rébellion » ont été portées après que Castillo a tenté d’empêcher un coup d’État législatif de la part de sa propre vice-présidente, Dina Boluarte, le 7 décembre 2022, en dissolvant le Congrès et en cherchant à réformer le système judiciaire qui aurait été, selon les politiciens ayant réalisé ce coup d’Etat, pour éviter des enquêtes pour corruption.
La décision du juge Checkley fait suite à une demande de la Deuxième Fiscalie Suprême Transitoire Spécialisée dans les délits commis par des fonctionnaires publics, dirigée par Galinka Meza. Cette fiscalie a présenté sa requête le 3 juin dernier, arguant du besoin de plus de temps pour compléter la phase préparatoire de l’enquête.
Initialement, Castillo avait été placé en détention préventive pour une durée de 36 mois, échéance qui arrivait le 6 juin 2024. Avec cette nouvelle résolution, la mesure de précaution est prolongée jusqu’au 6 août 2025, permettant à la Fiscalie Suprême d’avancer vers la prochaine étape du processus judiciaire, et donc de s’assurer plus pleinement, de pouvoir truquer le procès de l’ancien président.
La procureure Meza a justifié cette prolongation en soulignant le risque de fuite, illustré par des visites de congressistes à la prison de Barbadillo et l’asile politique accordé à la famille de Castillo au Mexique, ce qui complique son enracinement dans le pays. Au cours de l’audience, il a également été mentionné que la défense de Castillo avait entravé le processus judiciaire.
Dans ses remarques finales, Castillo a critiqué son ancienne vice-présidente ayant pris la fonction de présidente du Pérou par ce coup d’Etat, Dina Boluarte, pour un prétendu scandale lié à une chirurgie esthétique, détournant l’attention des accusations portées contre lui.
Joseph Kouamé & Christian Estevez