Législatives françaises : le camp Macron ne présentera pas de candidat face à l’ancien président François Hollande, en Corrèze

François Hollande, président français de 2012 à 2017, investi dans la première circonscription de Corrèze sous la bannière du mal nommé « Nouveau Front Populaire », n’affrontera aucun candidat du parti d’Emmanuel Macron durant cette campagne éclair. Gabriel Attal a annoncé que la majorité soutiendrait le candidat de droite, François Dubois.

Suite à l’entrée inattendue de François Hollande dans la course aux élections législatives, le parti présidentiel a choisi de ne pas présenter de candidat contre l’ancien président de la République française pour les élections législatives en Corrèze. Dimanche 16 juin, l’entourage de l’ex-chef de l’État a déclaré au journal « Le Figaro » avoir « constaté » l’absence de concurrent du parti « Renaissance », soulignant qu’ils n’ont pas été consultés pour cette décision, ce qui suggère une absence de concertation directe entre leurs équipes et celles de la majorité.

François Hollande, candidat sous la bannière du outrageusement appelé « Nouveau Front populaire » (alors que, une semaine avant, il proclamait encore, à l’occasion de la commémoration des martyrs de Tulle de la 2e guerre mondiale « Jamais d’alliance avec Mélenchon et LFI), estime que cette absence de rival doit être interprétée « dans le cadre des rapports entre la majorité présidentielle et les LR ». Malgré les accords passés entre ces deux partis dans plusieurs régions, le candidat LR sortant et de nouveau candidat dans la 1re circonscription de Corrèze, Francis Dubois, qui a voté pour la motion de censure contre le gouvernement en mars 2023, reste en lice.

Si le parti présidentiel « Renaissance » a d’abord précisé qu’aucune consigne de vote ne sera donnée entre François Hollande et ce représentant de la droite, Gabriel Attal a annoncé sur les ondes de RTL, ce lundi 17 juin, que la majorité soutiendra la candidature de Francis Dubois, qui est selon le Premier ministre « plus à même d’éviter la victoire du RN ». Le locataire de Matignon a considéré que l’ancien maire de Tulle est « candidat dans l’alliance France Insoumise et donc évidemment, ce n’est pas cette alliance-là qu’on souhaite voir gagner pour le pays ».

Un dirigeant du parti présidentiel a expliqué cette stratégie au « Figaro » en indiquant que dans certaines circonscriptions, une candidature de leur parti ne serait pas un vote utile contre le Rassemblement National (RN) ou La France Insoumise (LFI). « Dans une soixantaine de circonscriptions, une candidature issue de nos rangs n’est pas en mesure d’être un vote utile (comprendre, contre le RN ou LFI, ndlr). La circonscription de François Hollande correspond à cette situation. Il a donc été décidé de ne pas investir de candidat. »

Christophe Jerretie, ancien député « MoDem » (parti d’extrême-Centre de François Bayrou) battu en 2022, a également appuyé cette décision, soulignant le risque de dispersion des voix entre François Hollande, Francis Dubois, et lui-même. Il a mentionné que cette décision vise à protéger l’espace central. « Entre François Hollande, le député LR et moi, on prenait le risque de disperser les voix et de permettre au RN d’accéder au second tour. C’est une décision difficile, mais il faut se raisonner, je ne voulais pas mettre en péril l’espace central. On laisse la liberté de vote aux électeurs », a-t-il déclaré.

Didier Maréchal

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