Une femme de 63 ans devrait être libérée, aux États-Unis d’Amérique, ce lundi 17 juin, après avoir passé 43 ans en prison. Sa condamnation pour le meurtre d’une bibliothécaire en 1980 a été annulée par la justice.
Une erreur aux conséquences irréversibles. En 1980, Sandra Hemme avait été condamnée à la prison à perpétuité pour un homicide volontaire. Ce lundi 17 juin, ses avocats ont annoncé à l’agence de presse états-unienne « Associated Press » que la femme de 63 ans allait finalement être libérée.
En effet, le juge président du comté de Livingston (Etat de New York), Ryan Horsman, a annulé le jugement et a ordonné que la sexagénaire soit libérée sous 30 jours, à moins que les procureurs ne décident de la juger à nouveau. Cette décision fait suite à une requête de 147 pages déposée par les avocats de Sandra Hemme pour prouver son innocence. Selon eux, leur cliente a été condamnée pour un crime « qu’elle n’a avoué que sous la pression et la menace de la peine de mort ».
Pour les avocats, les seules preuves qui lient Sandra Hemme au meurtre de Patricia Jeshcke sont les déclarations « extrêmement contradictoires » et « factuellement impossibles » qu’elle a faites aux enquêteurs. À cette époque, la jeune femme de 20 ans est patiente d’un hôpital psychiatrique. Elle avait été accusée d’avoir tué Patricia Jeschke, une bibliothécaire de 31 ans.
Cependant, lors de son premier interrogatoire, la jeune femme était sous sédatif et enchaînée avec des poignées en cuir. Elle « ne pouvait pas articuler quoi que ce soit au-delà de réponses monosyllabiques », ont-ils précisé. Les avocats ont également mis en lumière le rôle de Michael Holman, un policier aujourd’hui décédé, qui était parmi les suspects à l’époque. Malgré plusieurs éléments, comme une paire de boucles d’oreilles de la victime retrouvée en possession du policier et la présence de son camion près du lieu de découverte du corps, Michael Holman n’avait pas été mis en cause.
Si Sandra Hemme est disculpée, sa peine de prison constituerait la plus longue condamnation injustifiée d’une femme dans l’histoire des États-Unis d’Amérique, symbolisant une grande et terrible injustice.
Didier Maréchal