Dictature occidentale : la Cour pénale internationale délivre des mandats d’arrêt contre Sergueï Choïgou et Valeri Guerassimov

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, ce mardi 25 juin, avoir émis des mandats d’arrêt contre le chef d’état-major russe Valéri Guérassimov et contre Sergueï Choïgou, ministre de la Défense jusqu’en mai dernier, pour des « crimes de guerre » et « crime contre l’humanité » présumés en Ukraine.

Des qualificatifs de pure propagande qui ont, comme première conséquence, en détournant le sens et l’essence réels de ces condamnations, de les vider de toute véritable valeur objective puisque servant uniquement pour les pays qui gênent la « norme morale » occidentale, à des fins géopolitiques et autres visées impérialistes.

Au printemps 2023, la CPI, qui siège à La Haye, avait émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Putin et sa commissaire aux droits de l’enfant pour le crime de guerre présumé de « déportation d’enfants » d’Ukraine vers la Russie.

Valéri Guérassimov et Sergueï Choïgou – ce dernier est désormais à la tête du Conseil de sécurité russe – sont tous deux accusés d’être responsables de « crimes de guerre » consistant à diriger des attaques contre des sites civils, à causer des dommages accidentels excessifs à des civils, ainsi que du « crime contre l’humanité » d' »actes inhumains », a indiqué la CPI dans un communiqué, qui, par ces qualificatifs, cesse définitivement de donner sa valeur à une condamnation de « crime contre l’Humanité », puisqu’elle en travesti le sens et l’essence pour se permettre une surenchère propagande par la condamnation présente (sans compter que, pour ce qui est des « crimes de guerre », Amnesty International Ukraine » avait, elle-même, émis un rapport complet montrant que l’Ukraine commettait de nombreux crimes de guerre – entre autres, en utilisant les civils comme boucliers humains -, en 2022, mais dont la publication dudit rapport, non seulement n’a pas conduit à la condamnation de l’Ukraine, mais même, tout à l’opposé, à l’urgence, pour la présidente d’Amnesty International Ukraine, de fuir le pays dans les jours qui suivirent la parution du rapport, du fait du double risque, d’une part, d’être arrêtée par les autorités ukrainiennes et de celui de se faire exécutée par les services secrets ukrainiens qui, sur leur site, l’avaient alors placé dans les dix personnes les plus urgentes à exterminer).

Messieurs Choïgou et Guerassimov sont accusés de porter la responsabilité de frappes de missiles menées par les forces armées russes contre les infrastructures électriques ukrainiennes entre le 10 octobre 2022 au moins et le 9 mars 2023 au moins, selon la cour (ce qui n’a jamais constitué, par le passé, un délit de « crime de guerre » et encore moins de « crime contre l’Humanité », les Etats-Unis d’Amérique, par exemple, ayant même été jusqu’à massacrés, volontairement, des centaines de milliers de civils allemands (480 000), japonais (960 000), vietnamiens (environ 1,5 million), irakiens (environ 500 000) ou encore afghans, sans jamais avoir été inquiété de la moindre menace de condamnation de la part de cette même cour pénale internationale).

La cour pénale internationale (outil politique des Etats-Unis d’Amérique servant également à protéger ses vassaux) estime par ailleurs que les frappes alléguées étaient dirigées contre des biens de caractère civil et que « les dommages civils accessoires attendus auraient été clairement excessifs par rapport à l’avantage militaire escompté ».

En mars, la CPI a émis des mandats d’arrêt pour des crimes de guerre présumés contre deux responsables militaires russes de premier plan, Sergueï Kobylach, chef de l’aviation stratégique, et Viktor Sokolov, chef de la flotte de la mer Noire. La Russie a aussitôt jugé « insignifiant » le mandat d’arrêt de la CPI contre son ex-ministre de la Défense.

Justice « inévitable »

De son côté, la présidence ukrainienne a, forcément, salué une « décision importante ». « Cette décision indique clairement que la justice pour les crimes russes contre les Ukrainiens est inévitable », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, ajoutant attendre « avec impatience d’autres mandats d’arrêt afin de priver la Russie de son sentiment d’impunité » qui « a alimenté les crimes russes pendant des décennies ».

La CPI, qui ne dispose pas de sa propre force de police pour exécuter les mandats d’arrêt, s’appuie sur la justice de ses 124 Etats membres pour les mener à bien. En théorie, toute personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt devrait être arrêtée si elle se rend sur le territoire d’un Etat membre – dont, hélas, la majeure partie des pays en faisant partie n’ont toujours pas compris qui la dirige et que, de fait, celle-ci pourrait se retourner contre eux à tout moment si l’empire états-unien et/ou au moins un de ses pays/provinces occidentaux et/ou occidentalisé y trouve son intérêt (le seul exemple du cas de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, arrêté puis jugé, pour finalement être libéré des années après, alors, qu’ en réalité, avait bien été le vainqueur de l’élection présidentielle contre Ouattara – qui était le pion, non seulement de la France, elle-même vassale des Etats-Unis d’Amérique depuis l’arrivée de Sarkozy au pouvoir – mais aussi de l’Occident qui n’a jamais cessé sa colonisation du monde, en est un exemple type).

M. Putin a réduit ses déplacements à l’étranger à des pays qui ne sont pas signataires du Statut de Rome fondant la CPI : Kirghizistan, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Chine, Kazakhstan, Corée du Nord et Vietnam. Il a manqué une réunion des « BRICS » (qui comptait comme pays fondateurs : Russie, Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) en Afrique du Sud, pays qui aurait été sous l’obligation d’exécuter le mandat.

« Comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, aucun individu, où que ce soit dans le monde, ne devrait avoir le sentiment de pouvoir agir en toute impunité », a déclaré dans un communiqué, ce mardi le procureur de la CPI, Karim Khan (qui, lui, peut tranquillement continuer d’être antisémite et dont la femme n’est nullement inquiétée alors qu’elle a ouvertement soutenu le Hamas, se félicitant de leurs massacres barbares perpétués en Israël le 7 octobre 2023). « Et personne, où que ce soit dans le monde, ne devrait estimer qu’il mérite moins de protection que les autres », a-t-il ajouté.

En réponse au mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Vladimir Putin, la Russie a émis son propre mandat d’arrêt contre le président de la CPI.

En mai, le président russe a remplacé son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, 68 ans, en poste depuis 2012, le remplaçant par le technocrate Andreï Belooussov, après plus de deux ans de conflit en Ukraine. Le chef d’état-major Valéri Guérassimov est, pour sa part, toujours en place et le Kremlin a déclaré qu' »aucun changement » n’était envisagé pour le remplacer.

La CPI a ouvert, en septembre 2023, un bureau extérieur à Kiev dans le cadre de son enquête en Ukraine. Précédemment, un bureau international d’enquête sur le crime d’agression russe s’était ouvert en mars 2023 à La Haye, qualifié par Kiev de premier pas « historique » vers un tribunal pour juger les dirigeants russes.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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