Législatives françaises 2024 : le RN et ses alliés en capacité d’obtenir une majorité absolue, selon un sondage

D’après le baromètre « OpinionWay » réalisé pour CNews, Europe 1 et le JDD, 36 % des Français envisagent de voter pour le Rassemblement National, atteignant un chiffre record à deux jours du premier tour des élections législatives.

Les élections législatives approchent à grands pas. Alors que les Français s’apprêtent à voter ce dimanche 30 juin, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, un sondage « OpinionWay » pour CNews, Europe 1 et le JDD, publié ce vendredi 28 juin, a interrogé les sondés en leur demandant : « Si le premier tour des élections législatives avait lieu ce dimanche, pour lequel des candidats suivants voteriez-vous dans votre circonscription ? »

Dans ce climat tendu, le Rassemblement National et ses alliés, y compris les candidats « Les Républicains » soutenant Éric Ciotti, obtiendraient 36% des intentions de vote. Ce score laisse espérer une majorité absolue après le second tour pour la formation dirigée par Jordan Bardella. Le « Nouveau Front populaire » (union des principaux partis de gauche – ndrl) se positionnerait en deuxième place avec 28 % des voix, tandis que les candidats de la majorité présidentielle se classeraient en troisième place avec 20 % des suffrages. Comparé au dernier baromètre « OpinionWay » pour CNews, Europe 1 et le JDD publié le 20 juin, le RN progresse de 1 point, tout comme l’union de la gauche. En revanche, Renaissance ne connaît pas de progression.

À l’approche du scrutin, les deux principales forces politiques progressent, tandis que les partis secondaires ne connaissent pas de hausse significative. « Les Républicains » (droite) se maintiennent à 7 %, et « Reconquête! » (droite souverainiste) stagne à 2 %, tout comme les candidats divers droite. L’extrême gauche « indépendante » (hors LFI et NPA qui font partie de l’union de la gauche), un candidat écologiste indépendant et un candidat divers gauche recueilleraient chacun 1 % des suffrages pour le vote qui aura lieu dimanche prochain.

Les résultats détaillés du baromètre montrent que les 18-24 ans se tournent majoritairement vers les candidats de l’union de la gauche (« Nouveau Front populaire ») (53 %), tandis que ceux de la majorité présidentielle n’obtiendraient que 13 % des voix et le RN 26 %. Chez les 35-49 ans, la tendance s’inverse avec 27 % d’intentions de vote pour le « Nouveau Front populaire » et 40 % pour le Rassemblement National et ses alliés. La majorité présidentielle domine uniquement chez les 65 ans et plus avec 34 % des intentions de vote, juste devant le RN (31 %), qui réalise un carton plein chez les 50-64 ans (46 %).

Sans surprise, 83 % des personnes souhaitant voter pour le Rassemblement National et ses alliés avaient déjà soutenu la liste de Jordan Bardella aux élections européennes. Sa formation capte 21 % de l’électorat « LR » et 55 % de « Reconquête! ». À l’autre bout du spectre politique, 84 % des électeurs de « La France insoumise », 64 % des électeurs du Parti Socialiste, et 75 % des « écologistes » se tourneraient vers le « Nouveau Front Populaire ».

En ce qui concerne la majorité présidentielle, 79 % des électeurs ayant soutenu Valérie Hayer aux élections européennes voteraient à nouveau pour la coalition d’Emmanuel Macron lors des législatives anticipées. Les électeurs d’extrême centre semblent rassurés par Gabriel Attal, Premier ministre sortant et candidat à sa propre succession, qui dirige cette campagne.

Hausse de la participation attendue

Pour rappel, l’élection se déroulera selon un scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans 577 circonscriptions. Pour être élu dès le premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés et au moins 25 % des voix des électeurs inscrits. Si aucun candidat ne remplit ces conditions, les deux premiers seront automatiquement qualifiés pour le second tour, prévu le 7 juillet. Les candidats ayant obtenu plus de 12,5 % des inscrits peuvent également se maintenir, même s’ils sont en troisième ou quatrième position. Lors du second tour, le candidat avec le plus de voix l’emportera, quelle que soit la participation.

Bien que la participation aux européennes ait été faible (51,49 % – ce qui constitue, tout de même une hausse significative par rapport aux précédentes élections européennes), ces législatives anticipées pourraient provoquer un électrochoc chez les Français, comme l’avait sans doute anticipé Emmanuel Macron en dissolvant l’Assemblée Nationale. Avec une participation estimée à 63 % le 30 juin, c’est sans aucun doute « le fait le plus marquant » de la récente enquête en partenariat avec l’Ifop. Ce niveau de participation – s’il se confirme – serait inégalé depuis 2002 (64,42 %) et représenterait une augmentation de quinze points par rapport à 2022. Dans cette atmosphère de dramatisation du scrutin, avec le risque d’un quitte ou double menant à une possible cohabitation, les Français semblent plus mobilisés que jamais pour ce scrutin crucial.

Didier Maréchal

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