Carla Bruni-Sarkozy convoquée pour une possible mise en examen dans l’enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine

Carla Bruni-Sarkozy est convoquée pour une possible mise en examen dans l’enquête sur la rétractation, en 2020, de l’intermédiaire Ziad Takieddine, a-t-on appris ce samedi 29 juin. Ce dernier accusait son époux, Nicolas Sarkozy, d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 avec des fonds libyens. (Source AFP)

la chanteuse et ex top-model internationale, Carla Bruni, l’épouse de Nicolas Sarkozy, entretient des liens étroits avec Mimi Marchand, une personnalité de la presse « people » soupçonnée d’avoir organisé la rétractation de Ziad Takieddine, l’un des accusateurs de son mari dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

L’interrogatoire, début mai dernier, de Carla Bruni-Sarkozy, par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales n’a pas suffi à convaincre. Carla Bruni-Sarkozy a été convoquée pour une éventuelle mise en examen dans l’enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine, qui l’accuse dans l’affaire du supposé financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de son mari, selon des informations obtenues par le journal français « Le Monde », ce dimanche 30 juin, confirmant une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP). En cas de non mise en examen, l’ex mannequin et chanteuse pourrait bénéficier du statut plus favorable de témoin assisté.

Contactés, ses avocats, Paul Mallet et Benoît Martinez, n’ont pas répondu aux sollicitations de nos confrères. Selon l’AFP, leur cliente « encourt des poursuites pour “recel de subornation de témoin”, “association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée” et “[association de malfaiteurs] en vue de la corruption de personnels judiciaires libanais” ».

Si l’enquête concernant le supposé financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 est close – dans ce dossier, l’ancien chef de l’Etat sera jugé début 2025 pour « recel de détournement de fonds publics », « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs » –, celle sur les manœuvres destinées à tromper la justice et à influencer l’opinion publique se poursuit.

En octobre 2020, Ziad Takieddine, un affairiste désargenté que Nicolas Sarkozy considère comme son « principal accusateur » dans l’enquête sur le financement de sa campagne, s’était vu promettre plusieurs millions d’euros en échange de sa rétractation.

Pour recueillir ses propos et en capter les images, Mimi Marchand, la papesse de la presse « people », proche de Carla Bruni, s’était rendue au Liban, où vit Ziad Takieddine depuis sa condamnation en France, en juin 2020, dans l’affaire de Karachi, accompagnée d’un journaliste, d’un photographe de presse et d’intermédiaires.

Face au peu d’intérêt médiatique et judiciaire suscité par le revirement retranscrit dans « Paris Match » et diffusé sur « BFM-TV », il avait été décidé de retourner au Liban en décembre 2020, cette fois pour demander à Ziad Takieddine la signature d’un document officiel devant notaire.

Les enquêteurs soupçonnent que l’ancien président de la République aurait été tenu au courant de ces deux manœuvres – voire les aurait approuvées – par le biais de sa compagne, Carla Bruni-Sarkozy. Selon l’AFP, cette dernière aurait fait ouvrir une ligne secrète, afin de recevoir les messages de Mimi Marchand concernant le déroulement de l’opération. Interrogée en mai à ce sujet, l’ancienne « première dame » avait répondu aux enquêteurs que « ce [n’était] pas [son] numéro », estimant que Mimi Marchand avait agi seule, « [utilisant] le nom de [son] mari et le sien pour se donner du poids auprès de ses compères ».

Didier Maréchal

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