Depuis son débat désastreux contre Trump, Biden subit une pression croissante au sein de son propre camp démocrate pour se retirer.
Les principales figures du parti démocrate commencent à exprimer publiquement des doutes sur l’état de forme de Joe Biden, tandis que la Maison-Blanche tente de contenir la crise. Bien qu’il « sache comment rebondir », le président inquiète de plus en plus et pourrait être contraint de renoncer à un second mandat à la Maison-Blanche.
Les inquiétudes sur la capacité de Joe Biden à remporter l’élection présidentielle états-unienne s’intensifient parmi les démocrates. Depuis son débat calamiteux contre Donald Trump le 27 juin passé, son état de forme est remis en question au sein même de son camp. Certains démocrates vont jusqu’à lui demander publiquement de se retirer.
Pour l’instant, la Maison-Blanche s’efforce de limiter l’ampleur de ces discussions, mais avec peu de succès. Qui pourrait le remplacer pour l’élection de novembre prochain? Voici un aperçu des noms qui circulent.
Kamala Harris semble être le choix le plus évident. La vice-présidente, déjà désignée pour succéder à Joe Biden en cas de décès ou d’incapacité (c’était même le « noeud » de l’accord entre les ultra gauchistes démocrates et l’aile traditionnelle du parti, s’entendant sur la nomination de Joseph Biden comme candidat à la présidence, alors qu’il n’avait terminé que 7e des primaires, afin que, avant la fin de son mandat, il soit déclaré inapte et soit remplacé par une candidate « issue des minorités » – mais la guerre en Ukraine a chamboulé tous les plans échafaudés initialement par le parti démocrate), serait bien placée pour être choisie par les démocrates en cas de retrait du président.
Pionnière à plusieurs égards, cette fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne a été la première femme et première personne noire à devenir procureure générale de Californie, puis la première sénatrice d’origine sud-asiatique. De sa carrière de magistrate, elle conserve une réputation de dureté qu’elle pourrait mettre en avant dans une campagne où les questions de criminalité sont cruciales.
Cependant, certains progressistes lui reprochent d’avoir puni sévèrement les petits délits, ce qui a principalement affecté les « minorités ». À 59 ans, elle souffre également d’une cote de popularité anémique, puisque les plus ultra-woke des démocrates ont été jusqu’à la considérée comme représentante de la « majorité oppressive », ce qui pourrait pousser les démocrates à envisager un autre candidat.
Gavin Newsom
Aucune règle ne prévoit que le colistier remplace automatiquement le candidat principal. C’est pourquoi le nom du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, est souvent évoqué.
Le démocrate de 56 ans, ancien maire de San Francisco, dirige l’État le plus peuplé du pays depuis cinq ans, faisant de la Californie un sanctuaire pour le droit à l’avortement. Avec son allure soignée, il a récemment déclaré que les « conversations » sur l’état de forme de Joe Biden ne faisaient « pas du bien à notre démocratie ». Cependant, il reste évasif sur ses ambitions présidentielles.
Ces derniers mois, le gouverneur a multiplié les déplacements à l’étranger, diffusé des spots publicitaires vantant son bilan et investi des millions de dollars dans un comité d’action politique, alimentant les spéculations sur une candidature en 2028. Ou peut-être dès 2024 ?
Gretchen Whitmer
Autre candidate possible des démocrates : la gouverneure Gretchen Whitmer. Cette responsable de 52 ans dirige le Michigan, qui compte à la fois une forte population ouvrière et d’importantes communautés noires et arabes, autant d’électorats que Joe Biden peine actuellement à séduire. Farouche opposante de Donald Trump, elle est connue pour avoir été la cible d’un projet d’enlèvement par une milice d’extrême droite. L’Etat qu’elle dirige sera l’un des plus disputés pour la présidentielle de novembre un argument fort, d’après ses partisans, pour la nommer comme candidate du parti.
Josh Shapiro
A 51 ans, le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, est à la tête du plus gros « swing state », à savoir un Etat à la couleur politique fluctuante selon les élections, qui jouera un rôle décisif en novembre.
Avant d’accéder à ce poste en 2022, en battant très nettement un concurrent de la droite radicale soutenu par Donald Trump, il avait été élu à deux reprises procureur général de Pennsylvanie. Dans cette fonction, le responsable a dénoncé des agressions sexuelles commises par des prêtres catholiques contre des milliers d’enfants, et poursuivi le laboratoire « Purdue », fabricant du puisant opiacé « OxyContin ».
Orateur efficace et centriste affirmé, Josh Shapiro s’est donné pour slogan de gouverneur : « Get shit done », que l’on peut traduire, très librement, par : « Faire avancer le bordel ».
Les autres noms
Les noms des gouverneurs de l’Illinois, J.B. Pritzker ; du Maryland, Wes Moore ; et du Kentucky, Andy Beshear ; circulent aussi, mais leurs chances paraissent pour l’heure plus limitées. Tout comme celles de la sénatrice Amy Klobuchar ou du ministre des Transports, Pete Buttigieg, tous les deux anciens candidats à la présidentielle de 2020.
Didier Maréchal